nouiller devant lui un petit garçon de deux à
trois ans, dans la conviction que son premier-né
sera un fils.
Celui qui a épousé une femme, peut en prendre
encore quelques autres; mais ces dernières
ne sont, pour ainsi dire, que des servantes,
et leurs enfants n’ont aucune part à l’héritage
des enfants de la première femme ; ils se contentent
de Ce que ceux-ci leur donnent, à moins
que leur mère ne soit d’une très-bonne famille,
qui, par son pouvoir, puisse exiger cette marque
de déférence.
La femme n’est pas obligée d’apporter une
dot à son mari ; seulement elle amène avec elle
des meubles pour l’usage de la maison, des
lits, etc. Le beau-père ou le beau-frère offrent
au fiancé un fusil ou un cheval, le seul cadeau
d’usage.
On ne fête que la naissance des garçons ; au
baptême, on offre quelques dons aux parrains,
qui à leur tour sont obligés de combler de présents
leur filleul.
Mourir sans héritier est un des plus grands
malheurs qui puissent arriver à un Osse.
Funérailles.
Lors des funérailles, les Osses n’accomplissent
aussi aucune cérémonie extraordinaire. Les
parents et les voisins du défunt se réunissent
dans la maison de deuil, qui présente le même
tableau de lamentations et de cris qu’en Géorgie
et en Iméreth. Les hommes se frappent avec un
fouet le dos et la nuque; les femmes se déchirent
le visage et la gorge ; la veuve est au désespoir,
s’arrache les cheveux ; elle cherche même
à se blesser avec une arme tranchante, ou avec
une pierre aiguë, comme le faisaient les anciens
Scythes et les riverains du Bosphore, qui déposaient
ces pierres ensanglantées dans le tombeau.
Après-trois jours de pleurs, on enterre le
mort enveloppé d’un feutre dans une fosse assez
profonde.
Un an après, les parents donnent un grand
festin en l’honneur du défunt. Tout les habitants
des villages voisins, et même ceux de la vallée
entière, viennent y prendre part. Pour augmenter
la solennité de la fête, on établit quelquefois
des courses de chevaux au galop, assez longues
et par un sentier à peine praticable. Celui qui
parvient à doubler la course, reçoit un présent
de îo à 20 boeufs.
Dans plusieurs parties de l’Osseth, chaque famille
a son lieu de sépulture séparé; c’est un
vaste bâtiment carré avec une entrée très-
étroite. Deux hommes y traînent après eiix ,
sur des planches, le corps du défunt ; quand il