qu’elle avait hérité (le son père au faîte (le h
gloire et de la puissance. Cependant* elle n’ignorait
pas le parjure et la barbarie de son père
envers les Orpélians ; elle chercha à en effacer le
souvenir en rappelant Ivané; Ce rejeton des malheureux
Orpélians fut longtemps sourd aux offres
qu’on lui fit ; enfin, à force de promesses et
de serments, ont put l’engager à rentrer en
Géorgie.
Cependant t de tout l’immense patrimoine de
ses aïeux, que George avait distribué aux ennemis
des Orpélians, on ne lui rendit que
Chamchouïldé. Il fut la souche de la nouvelle
famille des Orpélians, de celle qui a survécu
à la destruction complète du royaume de
Géorgie.
Quant à Eligoum, qui était resté à la cour
du grand Eldigouz, émir de l’Aderbaidjan , il
fut chef de la branche des Orpélians d’Arménie ,
qui s’illustra en restant attachée à la fortune des
rois et des peuples qui dominèrent tour à tour
sur la Perse. L’émir le créa gouverneur d’Ha-
mian, puis de Khéï, d’Ispahan, de Kazvin; il
lui donna de grands biens autour de Nakh-
tchévan.
L ib a r id e fils d’Eligoum, favorisé par les
Géorgiens, sous le règne de la reine Thamar,
eut pour domaines les belles vallées de l’Arpa—
tchaï, qui sont au sud du lacSévang. Elles sont
Connues sous le nom de Vaïatsdzor (1), la vallée
des cris de douleur, à cause du terrible
tremblement de terre qui ravagea ce pays dans
le huitième siècle.
libaride y fit bâtir le magnifique monastère
de NoraVank, qu’il dota richement et qu’il destina
à la sépulture des membres de sa famille. Il
y fut déposé le premier, à la porte de l’église de
Saint-Jean, ayant été assassiné àcoups de flèches,
par une main inconnue. Il laissa cinq fils , dont
trois furent célèbres, Eligoum, Sempad et
Darsaïdj.
Eligoum gouvernait la principauté des Orpélians,
quand les Mongols firent leur première invasion
en Arménie, vers 1236. Assiégé par
Arslan-Nouïan, leur général, dans le fort de
Hrachegapert, il se rendit, et par cette soumission,
rentra en possession de ses domaines.
Ayant accompagné son vainqueur au siège de
Martyropolis, il y fu t, dit-on, empoisonné (2).
Sempad, son frère, lui succéda, et fut le
sauveur et le libérateur de la nation arménienne,
par les pleins pouvoirs et la confiance qu’il obtint
de Mangou-Khan, petit-fils de Djenghiz—
Khan, auquel il alla deux fois rendre hommage
dans sa résidence impériale de Karakôroum (3).
(1) Voy. plus haut, t. III, p. 495 et 4 8 8 .
(2) Etienne Orpélian, Saint Martin, II, ia 5 .
(3) Kai’akoroum était au S. du lac Baïkal, sur les rives