11 es, comme le Nil, embrassent le vaste delta de
l’ile de Salian.
Sahan meme, le chef—lieu, est à la pointe de
partage, et s’occupe de l’exploitation des immenses
pecheries qui fournissent de poisson salé
et de caviar tous les nombreux carêmes de l’Arménie
et de la Géorgie. Le gouvernement les
affei me annuellement pour une somme de
53,ooo roubles en argent (près de 200,000 fr.
de France). Le poisson que l’on prend consiste
essentiellement en esturgeons, dont les trois
especes principales sont le grand esturgeon (1),
l’esturgeon jaune (2) et l’esturgeon au nez
pointu (3). Le salut (4) est aussi assez fréquent.
Lasteppe de Mougan, enfermée entre le Kour,
ses embouchures et l’Araxe, présente une surface
de près de 20 lieues de diamètre, qu’une
circonstance locale rend inhabitable en été.
C’est-à-dire que pendant cette saison, elle est
infestée par des serpents, dont le nombre est si
considérable, que ni homme ni bête n’osent s’y
montrer. Cette circonstance était déjà connue
de Strabon, qui raconte l’effroi de l’armée de
Pompée, poursuivie par ces animaux. Rentrés
(1) Acipenser huso (Hausen en ail., Biélou^a en russe).
(2) Acipenser sturio (Ossétre en russe).
(3) Acipenser slellatus (Sévriouga en russe).
(4) Siiurusglanis (Wels en ail.,;-Sonie en russe).
sous terre où ils s’engourdissent pendant l’hiver,
ils ne causent nul effroi aux nombreuses tribus
nomades qui hivernent sur leurs profondes retraites.
Au midi de cette steppe, s’avance comme un
coin, entre la province persane del’Aderbaïdjan
et la mer Caspienne , la province russe de Ta-
liche. Un chaînon de montagnes, qui commence
à l’Araxe , et qui n’est qu’une prolongation de
celui de Choucha, se rapproche petit à petit de
la mer Caspienne, qu’il flanque de très-près,
jusqu’aux portes caspiennes du Mazandéran.
Selon M. Meyer, qui a visité ce pays en i 83o,
et qui en donne des notices sous la date du 18
juillet, la plus haute cime de la partie russe
du Taliche est dans le voisinage du village de
Drykhf il lui donne 1,800 toises de hauteur
absolue (10,800 pieds).
Une sommité voisine du village de Swîrs, au
N. de Drykh, a 63 toises de moins, soit 10,422
pieds de hauteur absolue.
Selon lui, les montagnes de Zouvant, qui
sont au midi de celle de Drykh, sur le territoire
persan, ne la dépassent pas de 900 toises, c’est-
à-dire qu’elles n’auraient pas les 16,000 pieds
de hauteur absolue, ce qui pourtant serait fort
considérable, puisque l’Elbrous, la plus haute
cime du Caucase, selon M.-l’académicien Rup-
fer, ne mesure que i 6,3oo pieds de hauteur