Chamechadile et tVEhsabethpolou. Gandja{i).
Une population arménienne très-considérable
s’était concentrée dans ce petit pays, sur lequel
la désolation s’est promenée tant de fois. Quelques
unes des hautes vallées, entre autres celle
de la Chamekor, qui paraît un grand cratère volcanique
entouré de murailles de porphyre, et
celle du Dzégham (2), sont un séjour délicieux
pendant les mois chauds de l’année, et les ruines
qui se touchent dans toutes ces montagnes, où
l’on comptait du temps de M. de Stéven jusqu’à
36o églises et monastères dévastés et abandonnés,
le prouvent et le disent assez.
Un contrefort plus considérable que ceux que
je viens de décrire, parti de l’angle où les chaînes
du lac Sévang et du Bambak viennent se réunir,
allait mourir au Pon t Rouge, sous le nom de Baba •
Kar, en separan t l’ancien Oudi du Somkheth,
(1) L'Oudi était XOtcne des Grecs : voyez Saint-Martin,
Mém. hist., I, 86. Je donnerai une carte historique pour
les anciennes divisions de l’Arménie, d’après M. Saint-
Martin. Voy. atlas, Ire série.
(2) Le Dzégham se nourrit de trois sources principales ¿
celle de Babadjanay de Inakbogana et de Chercher, qui
jaillissent sur les pentes amphithéâtrales du Chahdagh et
du Chahkodjakh, et qui se réunissent au-dessus du village
de Kisil-Torpak. Le' Taouz et le Hassansou descendent
du mont Mourgous, dont le revers méridional est
longé par la vallée étroite du Tartchai, l’un des principaux
affluents de l’Akstafa.
qui commence au bassin de la Débéda ou Pam-
bak (1).
(1) Cette rivière, connue sous plusieurs noms, est l’é-
couloir des quatre cinquièmes des eaux du Somkheth. La
branche la plus méridionale est divisée en deux grands
affluents, l’un, le Pambak, qui réunit toutes les sources de
la haute vallée de Bambaki, le Dachiri des anciens Géorgiens,
le Pampéghidzor des Arméniens, resserré entre les
monts Pambak au sud et les monts Bézobdal etLialvarau
nord. Ala sortie de cette haute vallée, le Pambak conflue
avec la Débeba, appelée aussi rivière de Lori ou de Djala-
nog/ou, qui lui apporte le tribut des cimes du mont Moda-
tapa et de la haute vallée de Lori. Les différentes sources
de la Débéda portent, du sud au nord, les noms de Gher-
g/ier, de Karagatche, de Djalanoglou, de Bar ¿nichai ou
Saghiotli. Lori et sa vallée formaient la moitié septentrionale
du Dachiri ; longtemps, les rois Pagrati des Gongéans
y résidèrent, semant, dans ce séjour de prédilection, les
églises et les monastères, dont , les ruines abandonnées
rappellent leur ferveur. La Débéda et le Pambak réunis,
se prêtant mutuellement leur nom, coulent d’abord dans
la vallée de Sévortadzor, célèbres par les deux magnifiques
monastères de Sanahin et d’Haghpad que la reine
d’Arménie Khosrovanoïche fit fonder en 964, et par les
mines que je vais décrire. La partie inférieure de leur cours
arrose la plaine fertile du Bortchali, couvert de villages,
au milieu desquels, peu avant d’atteindre le Kour, leurs
eaux confluent avec une autre rivière, leur égale au moins,
qui leur apporte le superflu de tout l’horizon occidental
du Somkheth, du mont Modatapa au sud, au mont Djam-
djam au nord, sur un rayon de dix-sept lieues. En arrivant
à la Débéda, elle s’appelle indistinctement le Khram
ou Ktsia, en l’honneur de ses deux principaux affluents,