Bourouvehé, village des Ouzdens Tcherkesses
Ansorié; les Russes l’appellent Baroukaya. Les
conversions se firent par l’appât d’un cadeau que
recevait le néophyte de la part du gouvernement.
L’incontinence d’un moine donna aux
Osses,' dit Klaproth, l’occasion de détruire ce
couvent en 1769. Deux ans plus tard, le général
de Médem envoya une expédition pour venger
la destruction du couvent, qui néanmoins
na pas été rebâti. Dès-lors, on renonça- aux
établissements de missionnaires dans l’intérieur
de l’Osseth, et on se contenta d’une école en fa-
veui des Osses, a Mosdok. Les travaux de conversion
furent repris en 1815. Jusqu’à ce jour,
on a retrouvé chez eux les traces de leur première
conversion au christianisme du temps de
Vakhtang Gourgassal, et de leur second retour
au christianisme par les soins de la reine Tha-
mar, vers l’an 1200.
Mais à d’anciens rits chrétiens, se mêlent aussi
une foule de superstitions sans principe, sans,
base vraiment religieuse. Par exemple, ils
jeûnent trois fois la semaine, le samedi, le dimanche
et le lundi. Le soir du samedi, ils
ôtent solennellement leurs bonnets , et restent
ainsi la tête découverte pendant vingt-quatre
heures.
En passant a cote des vieilles églises ruinées
ils descendent de cheval, et ôtant leurs bonnets,
ils vont à pied jusqu’à ce qu’ils les perdent de vue.
Le jour de saint Elie, ils sacrifient une chèvre,
la dépouillent, à l’exception de la tête, et
élèvent la pea.u sur une haute perche en l’honneur
du saint, en le priant d’envoyer de la pluie.
Cet ex-voto s’appelle vatchali, et reste là une année
entière.
Le jour de la saint George et de saint Théodore
Tyrone, on se rassemble dans des églises
qui portent le nom de ces saints, ou dans de
vieilles ruines ; on y fait un sacrifice de moutons,
dont la chair est distribuée aux pauvres, et on se
divertit. Pendant ce temps de fête, et par considération
pour les saints lieux, les plus grands
ennemis n’hésitent pas à passer la nuit près les
uns des autres.
Le second jour après Noël, on célèbre une
fête en l’honneur des esprits et des lutins. On
pétrit le meilleur pain, on prépare les meilleures
viandes, et, avec de la bière et de l’eau-de-vie,
on dépose le tout dans une chambre vide, ou
dans un garde-manger, et on regarde comme un
bonheur particulier que les esprits y aient bu ou
mangé, bien entendu que quelqu’un s’est chargé
de le faire à la dérobée.
Ils observent scrûpuleusement le long jeûne
de Pâques, et comme les Géorgiens et les Arméniens,
ils passent ce temps sans manger ni
chair, ni poisson , ni huile, ni graisse quelcon