camper, à celte époque, à Zournabatl, sur les
rives de la Gandja, au pied des hautes montagnes.
Il paraît que cette insalubrité date de loin ;
car, dans le treizième siècle , Abilfeda disait
déjà de Kangah, comme il l’appelle : « Ville
bâtie en plaine, abondante en jardins, insalubre,
riche en figues, dont on dit que qui en goûte est
saisi par la fièvre (1). »
A peine est-on sorti delà ville, faiblement défendue
par des murailles de terre glaise, qu’on
se trouve dans une plaine pierreuse qui borde la
rive droite de la Gandjatchaï, elle est en partie
cultivée en froment par les Arméniens de la ville,
le reste est steppe et mauvais pâturage ; le fond
de cette plaine est une terre ou craie blanche
qui apporte la stérilité des qu’elle parait au
jour. ’
Un grand tchinar, le plus beau de la contrée,
parfaitement sain et qui mesure 26 pieds de roi
de tour, à 2 pieds au-dessus de terre, marque a
5 verst, c’est-à-dire à moitié chemin, entre
Elisabethpol et Hélénendorf, la limite du territoire
de cette colonie. Cette partie du domaine
des colons est mauvaise, desséchée et manque
d’eau.
Le village est compose de deux larges rues
(1) Buschings Magazin, 5 "'' Theil, p. 3 i 5.
bordées d’arbres fruitiers et de maisons basses
à deux fenêtres dont la façade est sur la rue ; les
murs sont en pierre blanche crayeuse et en
glaise; les toits sont plats et couverts de terre
glaise, comme dans tout le pays*
L’intérieur est partout le même : en sortant
de la cour, on entre, par une petite cuisine, dans
une grande chambre pourvue d’un poêle et
percée de trois fenêtres, dont deux donnant sur
la, rue; de l’autre côté de la cuisine est une
chambre qui sert de magasin, et plus loin l’écurie.
Quelques maisons ont des caves. Les jardins
sont derrière la cour, chacun y plante ce
qu’il veut*
L’église, de même construction que les maisons,
est presque au centre du village, au milieu
d’une petite place de marché.
Hélénendorf compte 149 familles ou maisons.
Vu sa population, les terres que possède le village
ne sont pas assez considérables, il en manque
pour le blé; l’eau y est rare.
Les terres arrosables sont en commun, et
chaque année elles passent à tour de rôle à un
autre propriétaire.
Les terres arables, qui sont sur le mont Sarial,
ont été réparties entre les habitants, pour en disposer
comme ils le voudraient ; elles ne sont pas
arrosables.
Le village, jusqu’à présent, s’est occupé de la
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