les Imérétiens et les Tcherkesses'; on tue une
pièce de bétail, le plus souvent un mouton,
qu’on sert tout entier sur une claie. Le maître
de la maison, pendant que l’hôte mange, est assis
près de la porte, un bâton à la main, sans
prendre part au festin.
Le respect consiste a ne pas s’asseoir devant
la personne qu’on-vénère; ainsi, comme chez
les Tcherkesses, le fils ne s’assied pas devant le
père; le cadet devant l’aîné. •
Législation et coutumes.
Chez les Osses, la coutume et souvent la
force remplacent la loi. Leurs principaux usages,
admis entre eux, ont rapport à la manière de tirer
vengeance d’un meurtre ou d’une offense.
La loi du sang ou du talion est la même que
• chez les Tcherkesses et les Abkhazes,
Chaquefparent de celui qui a été tué s’impose
l’obligation sacrée de le venger par la mort du
meurtrier et de ceux de sa famille. Celui qui
n’accomplit pas la vengeance se condamne sans
miséricorde à l’infamie ; il se raie de sa famille,
et s expose, sans avoir le droit de se plaindre, à
toute sorte d’insultes.
Après tout meurtre, il s’ensuit nécessairement
une guerre ouverte entre la famille affligée
et celle du meurtrier. Il y a du sang entre les
deux. Pour éviter cette vengeance du sang, la
famille du criminel se hâte presque toujours
d’intercéder pour un raccommodement (ber-
djali) ; quelquefois cela lui est refusé, et le coupable,
continuellement armé, traîne une existence
pénible, sans cesse* en garde contre une
embûche qui le simprend tôt ou tard, et alors
les rôles changent, et le nouveau meurtrier subit
à son tour le même châtiment. Reineggs en
cite un exemple des plus terribles dans sa Rela -
tion, 1 .1, p. 221. Dans ces moments douloureux
pour l’humanité, quand un Osse a ainsi vengé
son ami, son parent ou son hôte, il se rend sur
son tombeau, et lui annonce à haute voix qu’il a
fidèlement exercé sa vengeance.
Mais s’il y a consentement de part et d’autre
pour un raccommodement, les deux partis choisissent
aussitôt pour fixer l’indemnité quelques
médiateurs ou arbitres (terkhonéleg), dont le
nombre indéterminé n’a que ceci de réglé : il
doit toujours y en avoir un de plus du côté du
plaignant.
Les médiateurs composent le tribunal; ils apprécient
le cas, déterminent la somme à payer
aux enfants mâles du défunt , et s’il n’en a pas,
aux plus proches parents de race masculine.
En cas de désaccord dans le tribunal, on choisit
alors un ancien, ou président, qui termine le