1,128 résident dans le district de Simféropol.
1,756 — dans celui de Théodosie.
8,000 — dans celui de Mélilopol.
Les neuf colonies spéciales (1) des districts de
Simféropol et de Théodosie, comprenaient, à
elles seules, une population de 1,912 habitants ,
avec 34i maisons. A cette époque-là, on avait
déjà planté 5oo,ooo pieds de vigne qui rapportaient
, dans de bonnes années, jusqu’à 180,000
pintes de vin. La plupart des colons suisses, au
nombre de 48 familles, se sont réunis à Zurich
thaï.
Le gouvernement de Kherson a aussi ses colonies,
ainsi que celui d’Ekatérinoslav. Celles-ci
sont dans les anciens domaines des cosaques Za—
porogues, pays des plus fertiles, qui avoisine les
cataractes du Dniépr, et dont la position est des
plus avantageuses, au sud et dans le voisinage
d’une grande ville comme Ekatérinoslav. On y
compte 17 villages. Tous, ainsi que ceux de la
Crimée, datent de i 8o4 à 1809.
On crut d’abord que les Wurtembergeois qui
s’acheminaient vers le midi de la Russie, appartenaient
à cette classe de colons qui cherchaient
de nouvelles terres. On voulut les placer autour
(1) Les noms de ces neuf colonies sont Neusatz, Frie-
denthal, Rosenthal, Kronenthal, Zurichthal, Heilbroun,
Herzenbourg, Soudagh et Otouze.
d’Odessa. On apprit alors le motif de leur voyage
et on leur représenta tous les dangers et toutes
les difficultés qui les attendaient, s’ils persistaient
dans leur entreprise.
Rien ne put les arrêtér, et poursuivant leur
pèlerinage avec un zèle aveugle, ils s’acheminèrent,
bon gré mal gré, vers le Caucase, qu’ils
traversèrent péniblement, et ils débouchèrent
enfin par caravanes, en 1817, aux environs de
Tiflis, où l’on fut fort surpris du singulier spectacle
de leur arrivée,
Le général en chef lermolof, prévenu de cette
bizarre apparition sur les 'pentes méridionales
du Caucase, crut d’abord avoir affaire à des
fous, en écoutant leurs raisonnements et leurs
projets. Ayant fait venir les principaux chefs
près de lu i, il leur représenta l’impossibilité de
continuer leur route. C’est très-bien, leur dit-il,
tant que vous êtes sur le sol de la Russie. Voyagez
en paix et à la garde de Dieu, puisque vous
vous en faites un cas de conscience ; mais sachez
que dès que vous aurez passé notre frontière,
vous entrerez sur le territoire de la Perse,
de mahométans qui se soucient fort peu de vos
pèlerinages. Si les chefs de l’Arménie (qui n’était
pas encore russe) ne vous font pas esclaves pour
vous distribuer sur leurs domaines, croyez-vous
que vous échapperez aux mains des Rourdes,
ces brigands sans pitié, qui vous pilleront à ou-^