avis, sont cependant inférieures, pour la qualité,
à celle qui jaillit sous le pont de la Glolatskali, à
son confluent avec le Rion.
L’eau de Kislavodsk entraîne en jaillissant et
en bouillonnant, une quantité considérable d’un
fin sable ferrugineux, qu’elle détache du grès
vert chlorité, à travers lequel elle passe. Ce sable
ferrugineux n’altère en rien la qualité de l’eau
minérale qui, dès qu’on l’a laissée reposer quelques
secondes , devient limpide et ne présente à
l’analyse aucune trace de fer.
Tout ceci a été dit avant moi par Pallas, celui
qui a donné la meilleure description des sources
de Kislavodsk.
Dans ce temps là, et lors des voyages de Gül-
densladt et de Reineggs, elles étaient connues
sous leur nom tcherkesse de Nar-Zana, boisson
de Géants ou d’Esprits. Les Tatares lui donnaient
celui d''Atchê-Sou, eau acide. Pallas voulut leur
imposer celui de Bains d*Alexandre, en l’honneur
de son élève, alors grand-duc de Russie ,
imitant ainsi Güldenstàdt qui avait baptisé tous
les bains d’eau minérale de la Soundja et du
Térek. Mais le nom n’a pas eu la vogue, et les
Russes eux-mêmes en sont restés à celui de
Kislavodsk, qui est presque une traduction du
nom tatare.
Le bas-fond dans lequel jaillit la source est au
confluent de deux ruisseaux, le Kosada et Y Elkochou,
qui, réunis, forment le Nar-Zana , ou
ruisseau de Kislavodsk.
Sur ce sol bas du confluent, sont les établissements
de bains que le gouvernement a fait bâtir
à ses frais. On y chauffe les eaux de la source,
pour ceux qui veulent s’en servir comme bains
fortifiants. Mais la majeure partie de ceux qui
fréquentent Kislavodsk sont plutôt des buveurs
d’eau que des baigneurs.
A côté des bains sont plusieurs maisons en
bois, assez joliment construites, avec des logements
commodes. Elles appartiennent à des entrepreneurs
et on y paie excessivement cher
un logement pour quelques semaines.
Ceux qui ne sont pas assez riches pour s’accorder
la faveur d’un bel appartement, vont
louer des chambres à la colonie militaire de soldats
mariés, établie au-dessus des bains pour
les protéger. On y trouve dans la saison une
chambrette avec un coin pour y faire son petit
ménage ; ce sont les bas officiers de la colonie
qui mettent ainsi leur petite industrie à profit.
Près de la source acide sont quelques sources
martiales que Pallas a décrites : elles tirent sans
doute leur vertu de quelques dépôts de fer entre
les formations crayeuses et jurassiques, ou peut-
être du grès vert lui-même , qui est par places
très-ferrugineux.
L’eau acide forme un petit ruisseau qui se
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