recouvertes par de petites chapelles murées.
L ’autre espèce de monuments, moins nombreuse
, consistait en béliers couverts d’inscriptions
et de quelques 'reliefs. J’ai dessiné le plus
beau et le plus curieux de tous. Ker-Porter en
parle dans son Voyage. On y voit un cavalier
armé d’une lance qui porte en croupe un enfant
prisonnier; il lui a passé autour du cou une
corde à laquelle sont attachés trois autres prisonniers
qu’il traîne après lui. Plus loin, le même
personnage, sans doute, est représenté assis
devant une table; d’un côté, un esclave à genoux
lui sert à boire, tandis que, de l’autre, un
second esclave pince de la guitare ; le sphinx n’y
manque pas non plus. L’inscription nous apprend
que : « Ici repose la cendre de Manouk Nazar,
« décédé l’an 1087 de l’ère arménienne. (1578
« de J.-C.) (1) «
Diriez—vous à la vue de ce tombeau abandonné
sur les confins de la Perse, que vous avez devant
les yeux la place où repose l’aïeul de toute cette
célèbre famille Lazareff, arrachée jadis de Djoulfa
pour aller s’illustrer en Russie. C’est ici le moment
de parler de la destruction de cette ville,
et on me comprendra mieux, assis sur le socle
de ce tombeau (2).
( 0 Voyez atlas, IIe série, pl. 28, fig. î.
(?) Lisez l’histoire de ces événements dans Tcham-
Sous le règne du faible Chah Mohammed
Khodabendeh, les Turcs, commandés par La-
la-Pacha, avaient réussi à s’emparer d’Erivan,
de Tauris, en un mot de presque toute l’Arménie.
Chah-Ahbas, surnommé le Grand, fit de
nombreux efforts pour leur arracher leurs conquêtes.
Dans son expédition contre Erivan, en
1604 -, il passa par Djoulfa. Les habitants de cette
ville lui firent la réception la plus pompeuse, allèrent
à sa rencontre, et quand il eut passé l’A—
raxe, ils étendirent au-devant de lui des toiles
d’or jusqu’au palais du prince Khatchik. Quand
il y fut arrivé, Khatchik se fit apporter une
grande coupe, qu’il remplit de pièces d’o r , et il
la fit présenter à Chah-Abbas par son fils ; les
autres grands de la ville en firent autant. Cha-
prads, Nadsar (Lazare) et le prêtre Jean lui
offrirent aussi de riches présents. Chah-Abbas
resta trois jours à Djoulfa, se réjouissant en son
coeur des richesses de cette ville, et faisant semblant
d’aimer les chrétiens, mangeant devant
eux du porc, buvant du vin et priant devant les
images : en un mot, il les caressait pour s’emparer
plus facilement de leurs richesses.
Effectivement, l’année suivante ( i6o5) , Chah-
Ichéan, Ris t. d’Arménie en arfnên. et dans Arakheal de
Tauris, Ris t. des événements arrivés en Arménie, ëtc.,de
1605 à 1666, en arm.