Boulak. Le plus beau soleil jusqu’au lever de la
lune, qui était dans son plein.
Beau gazon, terre couverte de fleurs.
Jeudi, tout le Karabagh a été couvert de
brouillards, jusqu’à 8 ou 9 heures ; ils se sont
levés alors et groupés autour des montagnes du
Caucase et de Choucha. Il faisait le plus magnifique
temps sur le plat pays , tandis qu’il était
noir et qu’il pleuvait dans les montagnes.
Vers le soir, tout s’est éclairci et les hauteurs se
sont dévoilées belles et presque sans nuages.
La chaleur était étouffante et pesante dans la
plaine.
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Quelques mots sur l’histoire de Choucha et du Karabagh.
Le Karabagh (Jardin noir) était l’ancien Iran
ou Arhan , comme je l’ai expliqué plus haut (1).
Il fut compris très-anciennement dans la province
arménienne de Siounik ou Sissagan , formant
ce qu’on appelait l’Artsakh, qui longeait le
Kour au midi.
Après la destruction du royaume des Arsaci-
des, les Aghovans (Albaniens des auteurs latins),
s’emparèrent de cette province et l’incorporèrent
à leur royaume (2).
(1 ) Voyez plus haut, p. 5 i, ou Nouv. Annales des
J^oynges , t. IV de i836, p. 23.
(2) Le royaume des Aghovans ou l’Albanie des anciens,
11 se peut que dans les dixième, onzième et
douzième siècles, la puissance des rois arméniens
Gorigéans s’étendit jusque-la. Mais par sa
position, le Karabagh§ ouvert à l’orient à tous
les peuples de la Perse, de la mer Caspienne et
du Caucase, reçut toujours de la ses maîtres, le
plus souvent nommés par des conquérants dévastateurs.
Les Persans, en dernier lieu, eurent la suprématie
sur ce pays qu’une foule de Tatares, compagnons
de Timur, étaient venus peupler. Cependant
les Turcs parvinrent à s’en emparer
pendant quelque temps, peu de temps avant le
règne de Nadir-Chah, qui le leur reprit, et qui,
pour changer les idées de la population de ce
pays, força une bonne partie des Tatares a retourner
dans le Korasan , où étaient leurs anciennes
demeures.
se composait du Chirvan des modernes, du pays des Mou-
ghan , etc. Les rois de ce pays conquirent toute I Arménie
orientale, c’est-à-dire les provinces de P’haïdagaran,
d’Artsakh et d’Oudi ; ils résidèrent longtemps à Kandsag
ou Gandjah, aujourd’hui Elisabethpol, qui futaussi, jusqu’à
la fin du onzième siècle, la résidence des patriarches
des Aghovans, retirés ensuite à Kandsasar, monastère situé
sur le sommet d’une montagne à 1 occident de Gandjah;
depuis quelques années le gouvernement russe a supprimé
le patriarchat des Aghovans comme de trop peu d’importance.
— Saint-Martin, Mém. t. I, p i5y et t. II,p . i56.