difficile de remonter à la source des Asses ou
Osses des temps plus modernes.
Portons nos regards encore plus loin : cette
Asia a exercé une influence étonnante sur les
mythes et sur la civilisation des Grecs, par les
Deucalionides et les Dardanides; comprendra-
t-on aussi la vérité des mythes du nord , des
mythes des Azen, qui ont porté vers le pôle une
écriture, une littérature, une religion, une langue
et des moeurs si éminemment indo-germaniques
et caucasiennes ? C’est au pied du Caucase
qu’est l’Asia de Prométhée et des Grecs ; c’est
là qu’il faut chercher l'Asaland (pays d’Asa) et
l’Asgard (la ville d’As) des Scandinaves n
( i) Le gard du n o rd , ville, château, est indo-germanique.
E n A r m é n i e , en Médie, ville ou place fortifiée se
dit par kert, kerta ou gherd (Tigrano-kerta, Erovantogherd>
De l’Arménie à l’IndVe et en Bactriane, ,k ert est rempl, acé,
par kanda , kend ou kent, rattaché à nombre de grandes
cités, de grands emporium, Marakanda, aujourd’hui Samarkand,
Sindokanda, Tachekend ou Cy repolis. Kend
par contre, en Arménie, signifie un grand village.
En Géorgie, kerta devient kala , kalé, kalaki.
Chez les Osses du centre du Caucase, c est kau.
Au-delà du Caucase, kert reprend la forme rude ; chez
les T aures, c’est kerman, rocher fortifié; chez les Slaves,
il passe par toutes les nuances de gard, grad, grod, go-
rod, qui tous signifient ville ou chateau foitifié. Belgiad
(château blanc), Tsarigrad (ville des Tsars ou Constantin
Otlin vint d’Asia vers le nord, aptjès un long
voyage, dit Snorre Sturleson (t).
nople), Novogorod, Grodno, Gratz, eto. D’où Gorodichc-
tché, petit fort, ogrod, ograd, jardin fermé, entouré d’une
muraille ; et comme dans un pays presque sans inégalité ,
tel que la Russie, le sens de ville fortifiée ne peut se rattacher
qu’à l’idée d’une élévation du sol ; le nom de goi a ,
gara, montagne| devra ressembler à celui de gorod, gard,
ville.
Il en sera de même chez les nations litvaniennes et lettes,
où kaln signifiera aussi une montagne et un lieu fortifié.
Chez les habitants de l’île de R ugen, kerta s’est changé
en gartz ou g art, noms d’anciens rempai’ts normands ou
varégues de l’île, R ugart, Gartz, etc.
Les Germains ont leur garten, jardin fermé, comme le
ogrod des Slaves.
Les Celtes et les Kimmériens ont tous employé la forme
simple kar, ker, pour désigner un lieu fortifié : qu’on étudie
une multitude de noms anciens de la France, de l’An-
gleteiTe et on y trouvei’a les mêmes analogies.
Chez les Romans de l’Helvétie, kar est devenu kor, si
fréquent dans la composition des noms de village, et korti,
jardin.
Ce kor est la transition réelle avec le hortus des Latins,
le %op-oç des Grecs, cour plantée et fermée; et par un
nouveau rapprochement, on aura oooç montagne, opo;
frontière.
Je viens de donner le tour des peuples indo-germaniques.
Pert, château fortchez les Arméniens, mpyog, chez
les Grecs, pour g et bourg, chez les Germains , sont encore
un nouvel échantillon de ces analogies.
(i) Ynglinga-Saga, c. a -io , et Ritter, 1. c. p. 47^*