Croix el Kobi. Ici reparaissent des porphyres,
des mélaphyres principalement, surgissant des
entrailles de la terre, et l’on s’explique la nature
du levier qui a soulevé les montagnes de
schiste qui sont entassées sur les porphyres (î)*
Sur les deux flancs de la vallée, les couches se
dessinent suspendues vers le sud.
Plus loin , ces porphyreS%>nt place à un amas
puissant de débris volcaniques, de blocs * de
cailloux, de gravier mêlé à des cendres volca-
niqueSi Des avalanches sont en partie cause de
ces amas j que je n’ose appeler moraines, tous
les éléments ayant pu contribuer aussi à leur
formation. L "'Oursdon ou Pelit-Térek était caché
sous des amas de glace et de neige, et le
chemin passait et repassait sur des abîmes, ;saris
que nous pussions nous en apercevoir.
Au milieu de ces débris jaillissent les eaux
acides et sulfureuses qui sont à 4 ou 5 verst
de Kobi. Les sources nombreuses, presque
toutes martiales, ont couvert les deux pentes de
la vallée d’un tuf ou sédiment rouge et jaune,
semblable à celui de Karlsbad. Leur température
(i) Je donnerai, dans une planche de la série géologique
, l’ensemble de tous les phénomènes volcaniques et
plutoniens des vallées du Térek et de l’Aragvî?; c’est-à -
dire que des coupes de terrain expliqueront un plan to-'
pographique aussi détaillé que je pourrai le faire.
n’est cependant que de 7 à 8 degrés (t). Une superbe
primevère avec le soucis de marais, croissaient
partout de compagnie avec une jolie fleur
jaune, que mangent les habitants du pays. On
ne voit point de forêts sur ces montagnes qui
dépassent toutes les limites de la végétation des
arbres, que M. Parrot a trouvés sur le versant
méridional du Caucase de 7,314 pieds, et sur le
versant opposé de 6,3oo. Les deux limites, selon
lui, sont marquées par des bouleaux qui,
de tous les arbres, sont ceux qui montent le plus,
comme j ’en ai fait moi-même l’observation sur
les montagnes d’Akhaltsikhé, dans le Katcha,
et en Abkhasie (2).
(1)M . Parrot, II, p 5 i , le 3 juin , lui a trouvé une
température de ÿ°,5 c. Une soui'ce qui est au-dessous
de celle-ci ne montrait en été qu’une température de
5°,4 cent., et en hiver, de 4°, 0 cent. Klaproth, I, p. 4$4 >
donne à cette source le nom de Goupta, et la fait tomber
de 20 toisêS de hauteur dans le Tclri-tskali, l’eau blanche
ou l’Oursdon. Les glaces encombraient encore la rivière,
Voy. aussi Reineggs-Kaukasus, H, 81.
(2) Parrot, Reise zutn Ararat, I, p. 67. Les montagnes
qui encaissent la vallée de Khévi sont aussi dépourvues
de forêts. On ne trouve quelques bouquets de bois que
dans la vallée de Tourso , où croissent des bouleaux et des
conifères. 11 existait une belle forêt de bouleaux sur la
pente méridionale, près d’Abano ; elle passait pour un
endroit sacré et fréquenté par les saints et par les anges ;
on y faisait des sacrifices dont on suspendait la peau $ux