pied d’une petite montagne isolée, dont elle
n’est séparée que par le Podkoumok.. Son nom
de Lissaïa Gora (montagne des Renards) est
moderne ; les auteurs plus anciens l’appellent
Baraljk (1). Elle est de même nature que la Ma^
chouka dont je parlerai plus tard ; c’est-à-dire
qu’elle ne consiste qu’en calcaire crayeux blanchâtre,
de l’étage supérieur de cette formation.
Rien ne peut étonner un géologue comme
l’ensemble du paysage qui se dessine à mesure
qu’on approche de Pétigorsk : car on roule sur
une plaine uniforme et on est au milieu d’une
chaîne de montagnes.
La steppe unie est hérissée de montagnes semées
çà et là , sans nulle liaison. On ne peut s’expliquer
cette singulière association , qu’en supposant,
comme je l’ai déjà publié (2), que nous
avons ici les restes d’une ancienne chaîne de
montagnes dont les dépôts marins ont enseveli
le pied.
A une époque antérieure à l’époque tertiaire,
et dans les temps où la Mer Noire était encore
en communication avec la mer Caspienne par le
nord de l’île du Caucase, une force volcanique
fit surgir plusieurs jets de porphyre trachytique,
( i) Pour les plantes du Baralyk , voyez Güldensiâclt’s
Reisen, etc., p. 268, édit. Klaproth.
(a)Vôÿez Bulletin de la Société géologique de France,
septembre 1837.
qui entr’ouvrirent les formations de la craie et
créèrent un vaste cirque volcanique dont les
porphyres remplirent le centre, pendant que des
couches redressées de craie en formèrent le circuit.
Le laboratoire plutonien et volcanique qui
créait le Béchetau a dû rentrer dans le repos
avant ou pendant l’époque tertiaire ; et plus tard
les formations tertiaires et quaternaires récentes
ont nivelé toutes les inégalités du sol déchiré ,
comblant le cratère qui ne présente plus aujourd’hui
qu’une plaine uniforme entre les débris
du cirque abandonné.
Les sources nombreuses d'eaux chaudes, plus
ou moins sulfureuses et martiales, qui jaillissent
dans son enceinte, et les tremblements de terre
qui ébranlent la contrée et qui ont fendu les flancs
du Machouka à plusieurs reprises, sont les seuls
monuments bien caractérisés qui, à côté des
jets de trachytes, rappellent ces anciens phénomènes
volcaniques.
Le Lissaïa-Gora et le Machouka sont les ruines
de la partie orientale du cirque. Le Béchetau et
les jets qui le flanquent au nord en remplissent
le centre.
Nous arrivâmes à Pétigorsk le ~ juin.
Ce n’est que depuis fort peu d’années qu’on a
songé à profiter des excellentes sources d’eau
minérale qui font aujourd’hui la richesse de cette