grands amas sont aux environs de Mtzkhétha (i).
Le sol, cependant, est légèrement ondulé. A
moitié chemin de Marienfeld, on descend dans
le thalveg peu profond de la Martkoba, petite
riviere encaissée aussi par des grès recouverts
de poudings*
Près de Martkobi, entre le Iôr et le Kour, se
trouve, dit—on, un petit lac salé, duquel on retire,
pendant les journées les plus chaudes, du
sel de Glauber. C’est le réservoir de toutes les
eaux de pluie des environs ; aussi ce sel est-il
sale; il faut le refondre et le purifier, pour pouvoir
s’en servir.
Avant de passer le canal dérivé du Iôr, qui
arrose le village de Marienfeld, nous visitâmes
une autre colonie allemande, celle de Pétersdorf,
la première fondée dans ce pays . Le canal sépare
les deux villages, qui, dans le fait, n’en font
qu’un. Pétersdorf est de moitié plus petit que
Marienfeld.
Le 11 mai, continuant notre route, nous longeâmes
la rive droite du Iôr, par le sommet des
collines. Cette longue bande, qui s’étend entre
le Iôr et le Kour, depuis les colonies allemandes
( 0 Voyez dans le Bulletin de la Société géologique de
France, la lettre que j’ai adressée à M. Elie deBeaumont,
et qui a été lue à la réunion extraordinaire d’Alençon,
septembre 1837, p. 382.
jusqu’à leur confluent, est inhabitée et inhabitable
dans le fait, à cause du manque d’eau , à
l’exception de quelques points qui sont de véritables
oasis, sur une steppe à perte de vue, qui
a près de 35 lieues de long. Elle est connue sous
le nom de Karaja, et sert de pâturages d’hiver
aux tribus nomades descendues des montagnes
du Caucase et de l’Arménie, où elles passent
l’été. D’un côté, c’était jadis les montagnards du
Pchavi, du Mtiouléthi, du Kevsouréthi ; de
l’autre, les Ta tares de Témirche-Hassanli, qui
formaient une population de 10,000 familles sur
le plateau et le long du Iôr, où ils cultivaient du
riz. Nadir-Chah a détruit leurs habitat ions et les
a dispersés (1). Aujourd’hui, ce sont aussi des
Caucasiens et des Tatares.
A 20 verst environ de Marienfeld, nous descendîmes
dans la vallée étroite du Iôr (2), dont
les pentes peu élevées qui la bordent ne consis-
(1) Voyez Güldenstâdt, Beschreibung, etc., p. 42 , édition
de Berlin, i 834. La steppe de Karaja, entre le lor et
le Kour , et la steppe d’Oupadar, entre le lor et l’Alazan ,
formaient dans l’antiquité une partie de la Cambyscne,
contrée vague, intermédiaire entre l’Ibérie, l’Albanie et
l’Arménie. Les Géorgiens l’appelaient Kambélchovani, à
à cause de la grande quantité de buffles qui s’y trouvaient :
Kambétchi , en géorgien , signifie un buffle. Comparez
ïteineggs, II, p. 104. Strabo, lib XI, p. m m
(2) Reineggs l’appelle aussi Kabré.