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qui l’accompagna en 1 123 à la prise de T if lis j
de Lorhi, de Chamchouïldé, d’Ani. Tout ce pays^
qu’avaient envahi des hordes de Tatares, de
Kazaks, fut débarrassé de ces hôtes incommodes;
David III pour reconnaître les services
d’Ivané, lui rendit, par lettres-patentes scellées
du sceau ro yal, Chamchouïldé et le pays qui en
dépend, patrimoine de ses pères, et ajouta à ces
possessions la ville de Lorhi avec son territoire *
et une plaine du côté de Darbas;
A la mort de David le Réparateur, son fils,
le vaillant Démétrius , qui régna pendant
33 ans, aima et honora Ivané et son fils Sem-
pad, qui firent, sous le règne de ce prince, la
conquête de Khounan, forteresse du Somketh,
que les Turcs possédaient encore au confluent
du Kour et de la Débéda ; le roi leur en assura
la possession héréditaire en 1128.
Un autre Ivané Orpélian, fils d’Aspouleth,
avait conquis Doumanis, autre forteresse du
Somkheth.
Démétrius régna jusqu’en n 56, laissant la
royauté à son fils ainé, David IV, qui ne gouverna
que deux ans»
Sentant sa fin approcher, il fit venir à son lit
de mort le patriarche et les grands de l’état ; il
manda aussi son fils Temna (1) et son frère
(1) Diminutif de Démétrius.
George, et faisant apporter devant lui la grande
Croix si révérée de saint Ninon et l’évangile y
il dit : « Nobles Géorgiens , vous qui êtes distingués
par votre vaillance, vous connaissez les
travaux que mon père a soutenus pour vous}
Vous savez qu’il a rétabli le royaume ; vous
savez aussi qu’à l’instant de^sa mort, il me céda
la royauté par des actes authentiques : mainte-1
nant, je suis près de mourir, et mon frère
George n’a aucune espèce de droits au trône. En
conséquence, comme mon père m’a donné la
puissance souveraine, je la donne de même, en
Votre présence , à mon fils Temna» Et toi *
George, mon frère, contente-toi de la portion
d’héritage que mon père t’a laissée ; e t , jusqu’à
ce que mon fils ait atteint l’âge où il pourra gouverner
par lui-même j remplis ma place , et sois
le général des armées de la Géorgie. » Après ce
discours, David adressa la parole à Ivané, fils
de Seinpad Orpélian, et lui fit jurer de conserver
avec soin le testament qu’il avait fait en faveur
de son fils : il prit ensuite ce jeune enfant dans
ses bras, puis il le mit dans ceux d’Ivané, pour
le placer sous sa protection. Il s’adressa alors
aux grands et les conjura de ne jamais tromper
son fils, mais de l’élever au trône, aussitôt qu’il
aurait l’âge convenable. Depuis ce jour, le jeune
Temna habita la maison d’Ivané (1).
(1) Texte d’Etienne Orpélian, Saint-Martin, II, 81.