Nous descendîmes au village de Chouchakend,
bâti avec quelques moulins au bord duKargar;
c’est de là que j’ai dessiné la vue du rocher de
Choucha (1).
Nous fîmes le tour d’une partie du rocher
pour bien en examiner la base, qui n’est composée
que de mélaphyre ou de roches altérées
par lui : ces roches sont en grande partie un
schiste argileux ou quarzeux recuit, dans lequel
on reconnaît souvent la suite des couches
qui sont parfois renversées; par-dessus ce schiste
recuit, vient une roche conglomératique aussi
altérée (2) ; la chaleur qui a agi sur elle, n’a pu
la fondre ; la fonte de ce conglomérat est une
masse verdâtre, talqueuse, semée de petits
points de cristaux blancs, ressemblant à du
feldspath. Les cailloux qui composent ce conglomérat
ont conservé leur forme, quoique al -
térés; la plupart sont des débris d’une roche
bilique, et la plus étroite court le long de la suture, ayant
entre elles les deux autres larges de 1 mil. Le bord est d’un
brun foncé. Diamètre de 11 à i3m il. Hauteur de 7 3 9 mil.
( 1) Voyez atlas, IIe série, pl. 4o-
( 2) Porphyre consistant en une masse principale d’un
gris verdâtre foncé, dans laquelle gisent une foule de petits,
cristaux blancs, ressemblant à du feldspath : des morceaux
à angles arrondis d’un porphyretout semblable sont
aussi disséminés dans la masse principale. (Description de
M. Gustave Rosen).
plus ancienne que la pâte, mais de la même nature
ou composition : c’est un porphyre ancien
détruit, broyé et empâté par un porphyre plus
moderne.
Le basalte ou plutôt le mélaphyre à faces sphériques
concentriques, comme celui de Parthénit
en Crimée, forme des couches assez considérables
dans le schiste argileux recuit. Le noyau
lui-même n’est pas toujours aussi bien marqué
que les couches les plus extérieures. Outre ces
couches régénérées, dont la masse primitive est
reconnaissable, il se trouve des masses, tant
terreuses que compactes, provenant d’autres roches
dont on ne peut reconnaître l’origine : ce
sont des vrais mélaphyres (1) qui ont rempli
des fentes, ou qui se sont épanchés sur d’autres
roches altérées, ou qui ont pénétré à travers le
calcaire pur (2). Cette masse pyroxénique est
souvent très-chargée de fer et colore fortement
les doigts en rouge à l’attouchement.
Le calcaire pur, qui repose sur ce chaos de
( 1) Porphyre pyroxénique composé de petits cristaux
jaunes, non transparents, de labradore et de plus grands
cristaux de pyroxène d’un vert noirâtre, qui gisent dans
une pâte brune, compacte. Le labradore abonde plus que
le pyroxène, et tous les deux se trouvent en si grande quantité
qu’ils prennent plus de place que la masse principale.
(2) On trouvera dans l’atlas , partie géologique, des
coupes de ces terrains.