faire démolir ce qui restait des ruines de Mad-
jar, pour en employer les matériaux à la construction
de la ville et du fort.
Le fondateur d’Ekatérinograd avait l’oeil dirigé
sur cette grande vallée du Térek, l’une des
plus belles routes qui s’offrît à la Russie pour
pénétrer au sud du' Caucase. Pour la protéger
, il fit construire, l’année où il déclarait
Ekatérinograd capitale, les forts de Konstanti-
novskoï, de Grigoriopol, de Potemkin et de
Vladikavkas (gouverne le Caucase).
Les lignes de la Kouma, de la Malka , du
Kalaus furent érigées à la même époque, c’est-
à-dire en 1785 et 1786, pour compléter les
lignes de défense contre les Tchétchenses et
les Kabardiens, et comme pendant de la ligne
de Mosdok, qui formait l’aile gauche de la ligne
armée, dont Ekatérinograd était le centre, et les
nouvelles lignes l ’aile droite.
Mais bientôt après la mort de Potemkin, les
besoins changèrent; Ekatérinograd fut abandonnée
comme capitale ; ses nouveaux édifices,
élevés avec luxe et avec toute l’élégance de l’architecture
du siècle de Louis XV, sont aujourd’hui
des ruines que le voyageur contemple avec
étonnement.
Dans les nouveaux changements que l’on fit
à l’administration, le principal fut de créer un
gouvernement du Caucase au lieu d’une province,
et déjà en 1793, Ghiorghievsk, fondé en
1777, en était le chef-lieu. La position de Ghiorghievsk
rapprochait les Russes des Tcherkesses
montagnards qui devenaient de jour en jour
plus dangereux pour la Russie.
Et précisément cette même raison nécessita
derechef un transport de chef-lieu. Ghiorghievsk
parut encore trop éloigné du centre
des opérations politiques et militaires, surtout
depuis que Taman et le Rouban tombèrent en
partage à la Russie ; et maintenant c’est Stauro-
pol qui est devenu la capitale du Caucase, Stau-
ropol qui ne fut élevé au rang de ville qu’en
4 785‘.
Telle est à peu près l’histoire des capitales du
Caucase, qui se sont échelonnées de l’est à l’ouest,
Sviatago-Kresta , Kislar, Chédrinsk, Mosdok,
Ekatérinograd, Ghiorghievsk, Stauropol. Quant
à Ekatérinodar (don de Kathrine), fondé en
1792, il n’a jamais été que le chef-lieu de l’administration
des Cosaques de la Mer Noire.
D’Ekatérinograd à Ghiorghievsk, le terrain
est uniforme et plat comme une steppe. Cette
plaine est couverte de tumulus groupés ensemble,
quelquefois au nombre de 5o.
Les stanitses des Cosaques de la ligne sont
échelonnées le long du Térek et dé la Malka :
leurs moyens de défense sont un fossé et une
double haie morte, comble de terre pour faire