Trajet d’Elisabethpol à Kathrinenfeld.
De retour le samedi 14 à Elisabethpol, j ’y
passai encore le dimanche j et je n’en partis avec
Ali, qui était venu m’y rejoindre, que le lundi
16 , pour Katlminenfeld, autre colonie allemande,
située dans le Somkheth, à 180 verst (45
lieues) d’Hélénendorf.
Je m’arrêtai à Chamekor pour en visiter les
ruines, qui n’offrent de remarquable que les
débris d’un pont et le superbe minaret, qui s'élève
comme un phare immense à 180 pieds de hauteur,
au milieu de la plaine déserte sous laquelle
sont nivelées les autres ruines (1). Il est de brique
et à double escalier tournant, par lequel on
monte à la galerie, supportée par le chapiteau,
d’où le moullah appelait le peuple à la prière.
La corniche du chapiteau est ornée d’une inscription
coufique, que je n’ai pu lire.
L ’on trouve dans la description russe, en
quatre volumes, de la Géorgie , les détails suivants
sur les proportions de ce beau monument.
Le cube dans lequel les portes sont percées ,
mesure i 5 pieds 3 pouces 2 lignes de roi en largeur,
et i 3 pieds 7 pouces 6 lignes en hauteur.
(1) Voyez un dessin de cette colonne, atlas, III8 série,
pl. 29 bis.
La partie octogone de la colonne qui repose
dessus, a i 3 pieds 1 pouce de large, et 10 pieds
10 pouces 10 lignes de hauteur.
Le diamètre de la colonne, par en bas, est de
10 pieds 10 pouces 10 lignes, et sous le chapiteau
, de 8 pieds 8 pouces 8 lignes. Sa hauteur
est de 117 pieds 9 pouces, avec le chapiteau.
Là colonne qui couronne la galerie a 6 pieds
6 pouces 6 lignes de diamètre, et 3g pieds 3
pouces de hauteur.
La hauteur exacte de toute la colonne serait
de 181 pieds 6 pouces 4 lignes de roi (1).
Les degrés de l’escalier sont extrêmement dégradés,
et ce n’est pas sans danger qu’on peut se
hasarder à y monter. Des inscriptions gravées
sur la pierre à la base de la colonne, m’ont paru
indéchiffrables.
M. Gamba (2) a la bonhommie de croire que
cette colonne a pu être élevée par Alexandre-le-
Grand., tandis que sa forme indique bien positivement
que c’est un minaret, invention musulmane
, qui ne remonte pas au-delà du neuvième
siècle. Abilféda, géographe arabe , qui vivait dès
le treizième siècle, cite déjà celui de Chamekor,
forteresse de l’Arran, comme étant-célèbre par
son extrême élévation (3).
(1) Voyez [’ouvrage cité, t. II, p. 3 6 3 .
(2) Gamba , Voyage, etc., t. II, p. 246.
(3) Busckmgs-Magazln, 5lerTheil,p. 3o5. « Sehamkur