sons pour les baigneurs; la plupart ne sont bonnes
que pour l’été; mais les logements sont assez
commodes et il y en a pour tous les prix.
Un superbe restaurant ayant, pour portique,
une colonnade qui ferait honneur à une grande
ville, est là pour les baigneurs qui n’ont pas leur
cuisinier.
Ajoutez que Pétigorsk est dans une jolie exposition,
sur le penchant méridional du Machouka,
au bord du Podkoumok; que le pays est ouvert,
riant; que les alentours offrent un nombre considérable
de buts intéressants de promenade;
qu’en s’élevant un peu, on jouit d’une vue magnifique
sur l’Elbrous et sur le Caucase , et l’on
pourra juger de l’avenir de cette nouvelle ville.
Cependant ceux qui le visiteront ne doivent
pas s’attendre à y trouver une végétation qui
réponde au degré de latitude de cette localité.
Pétigorsk est plus élevé qu’on ne peut en juger,
à voir sa position au-dessus d’une plaine presque
uniforme. MM. Kupfer et Lenz, académiciens
de Saint-Pétersbourg, lui donnent 1,600 pieds
anglais de hauteur absolue ; MM. Herrmann,
Iahnichen et Konradi l’estiment de 1,578 pieds
anglais, et M. Meyer, de i , 4oo pieds de roi.
Quelle que soit au fait celte hauteur, on voit
toujours qu’elle est assez considérable pour procurer
à Pétigorsk un climat tempéré, qu’augmente
encore le voisinage de la haute chaîne du
Caucase, et sa position sur le revers septentrional.
Des essais faits à Pétigorsk, dans le jardin de
M. le docteur Konradi, ont prouvé que le raisin
n’y mûrissait pas tous les ans, et qu’ordinairement
il restait vert. Il avait mûri en i 833.
Je fis une station de plusieurs semaines à Pétigorsk,
tourmenté par la fièvre, ce qui ne m’empêcha
> pas de faire d’intéressantes excursions.
Les premières furent consacrées au Machouka,
pour asseoir mon jugement sur la nature des
sources et pour connaître les formations qui
composent cette montagne.
Le pied méridional du Machouka consiste en
une formation abnorme, produite par le sédiment
des eaux chaudes, qui depuis une éternité
se dépose en s’accumulant petit à petit (1).
Cette formation tantôt tufeuse, tantôt par couches
irrégulières, cristallines, opaques ou transparentes,
forme au sud du Machouka plusieurs
promontoires, du sommet desquels sortent nombre
de sources sulfureuses, légèrement acidulées,
de toutes les températures. '
Ce calcaire abqorme est traversé par des formations
ignées verdâtres, qui ont subi elles-mê-
(1) Voyez le dessin que donne Pallas dans l’atlas de son
Voyage dans les gouvernements méridionaux de la Russie,
t. l ,p l . 17.