(l’une vue (le la chaîne du Caucase , dessinée
des remparts de Ghiorghievsk, par Geissler, qui
-est vraie dans presque tous ses détails. On re-
-connaît parfaitement à droite le colosse de l’Elbrous,
et à gauche le Passmta pyramidal et la
chaîne duKédéla, qui s’étend presque jusqu’au
bord du dessin, car le Kasbek manque; son
éloignement l’a presque fait disparaître de l’horizon
tandis que l’Elbrous a grandi. Cette vue
vaut un peu mieux que celle que le chevalier
Gamba a donnée dans son atlas.
A 8 heures, toutes les alpesdu Caucase étaient
déjà dans les brouillards. Nous arrivâmes de
bonne heure aux portes de la quarantaine d’E-
katérinograd, à io 5 j verst de Vladikavkas. Ici
se passent deux opérations qui effraient bien
des voyageurs, inspection sanitaire, inspection
de la douane. Nous avions les ordres du
baron Rosen de nous laisser passer exempts
de toutes visites , tant pour nos corps que
pour nos biens ; et quand les employés de la
douane virent M. Clément, leur ancien chef,
ils n’eurent pas l’idée de nous visiter, malgré
notre invitation réitérée de faire leur devoir.
Nous ne fûmes donc pas retenus fort longtemps.
Pour expliquer comment une douane peut
exister à Ekatérinograd, il faut que je dise que
jjar les traités avec la Perse, certains articles
peuvent entrer en Géorgie moyennant un droit
peu considérable ; mais quand ces objets veulent
passer le Caucase et entrer en Russie, ils doivent
payer le complément des droits généraux
d’entrée. Tel était le but de cette douane après
la clôture de la franchise du commerce en
Géorgie. Avant la clôture, il était naturel d’empêcher
en Russie l’entrée des produits coloniaux
et manufacturés qui, sans cela , auraient
pris cette roule pour inonder la Russie sans payer
les droits.
Notre arrivée à Ekatérinograd, ville de bois,
sur la rive gauche de la Malka, près de son
confluent avec le Térek, nous délivra de l’ennui
de notre lente escorte. En traversant l’une des
places d’Ekatérinograd, nous nous aperçûmes que
nous étions sur l’un des points importants de
la ligne ; car une troupe de plusieurs centaines
de Cosaques à cheval manoeuvraient et s’exercaient
sous le commandement de leurs officiers.
Leur costume est parfaitement semblable à
celui des Tcherkesses, excepté qu’il y a plus
d’uniformité. Ils portent le tchok ou surtout
couleur feuille-morte, le bonnet de pelisse-, les
baudriers noirs ornés d’argent; ils ont le pistolet
à la ceinture, la carabine, le sabre, A
les voir de loin, on serait trompé à s’y méprendre.
Les Cosaques de la ligne ont ainsi