îèrêtes noires de schiste semblable à celui que
j ’ai décrit. Le côté qui regarde le sud et par
conséquent la vallée de l’Aragvi, ressemble à
une muraille sourcilleuse de 9 à 10,000 pieds
d’élévation absolue. Sur ses énormes parois se
dessinent tous les nombreux zig-zags et les ondulations
infinies d’un schiste dont les couches
sont renversées de façon à présenter leur
tête en regard de deux ou trois cônes qui sefn-
blent surgir de ses flancs, contre lesquels ils
s’adossent.
Ce groupe de cônes qui monte jusqu’à plus de
8,000 pieds, est Connu sous le nom de Monts
Rouges, et c’est de ces cratères éteints que se
sont déversées toutes les coulées de lave qui ont
envahi la vallée entre l’Aragvi et le ruisseau du
Mont Khade.
Le premier plan que je venais d’atteindre est
semé de débris d’ancienneshabitations en pierres,
aujourd’hui abandonnées ; les tours murées à
chaux én gros quartiers bruts, comme celles
des Allemanes au bord du lac de Constance, ont
leur porte à mi-hauteur. Quelques-unes de ces
tours sont très-hautes et pyramidales; d’autres
ont une forme particulière, c’est-à-dire que le
côté opposé à la porte est en demi-cercle (1).
Des groupes de groseillers, de framboisiers, de
"(i) Voyez Atlas, IIIe série , archit. pl. 3a.
noisetiers, mêlés à l’azalée pontique , au Da-
phne glomerata entouraient ces ruines, dont
les étages inférieurs étaient munis de meurtrières.
Le point d’où l’on peut le mieux juger de
l’ensemble de tout Ce paysage, est celui d’où
j ’ai dessiné la vue de Kachaour (i); On est
toujours sur les coulées de lave, mais plus rapproché
des Monts Rouges, qui tirent leur nom
de là multitude de scories volcaniques rouges
qui sont entassées pêle-mêle avec des cendres i
et qui ont créé ces cônes assez considérables ;
Vous les reconnaissez au premier Coup d’oeil
dans le dessin, à leur forme unie et gazonnée §
à leur teinte verte, à leur nudité et à leur angle
d’inclinaison.
Le sommet de l’un de ces cônes est Couronné
d’une haute tour diminuée par son sommet,
servant à défendre une petite chapelle où l’on
conserve la croix de feu ( Tsetskli-Djvari) , qui
attire une foule de Géorgiens et d’Osses en pé-
lérinage, l’un des derniers dimanches du mois
de juin.
Le plateau de Kachaour^ coupé d’enfoncements
, de fentes, tiraillé, est hérissé de mamelons
couronnés de blocs de lave ; ces blocs s’étendent
quelquefois comme des champs noirs
(i) Voyez Atlas, IIe série, pl. 27.