Vistule, puis par le Niémen ; e t , parvenus au
centre de la Litvanie, ils fondèrent, dans les io 8
et 11e siècles, les premières colonies varègues de
Kowno, de Jurbork, de Diévaltof et de Vil-
komierz.
Les Litvaniens actuels doivent donc leur civilisation
, leur développement moral aux Varè-
gues-Scandinaves. Les premiers noms des di-
nastes-litvaniens sont tous varègues, Bork,
Kunast , Spéra , Dorsprung, Kjern, Zivibund,
Montvil, Erdivil, Vikind, Skirmund, L*u-
bart, etc. On doit donc trouver des mots goths
dans la langue litvanienne.
Les Litvaniens avaient été sans doute soumis
aux Finois avant l’arrivée des Varègues, car ils
conservèrent dans leur langue un certain nombre
de mots finois qui attestent, cette première
domination.
Les Vendo-Slaves (Lettes proprement dits) qui
restèrent sous la domination coure, pendant
que les Varègues formèrent les Litvaniens, subirent
une plus grande altération encore que les
Litvaniens.
Les Finois donnèrent aux Lettes leur forme de
gouvernement, partagèrent le pays en districts,
auxquels ils donnèrent le nom finois de Kyle-
goncle. Ils altérèrent le caractère de la nation
à laquelle ils prêtèrent, par un mélange de race,
quelque cbose de dur, de rude, de fier, de ré-*
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tif, de colérique, de grossier, qui distingue
d’autant plus le Lette du LitVanien que Celui-ci
est doux de caractère, plus hospitalier, plus
serviable.
La race lette a , dans la teinte des cheveux ,
dans le teint du visage, quelque chose de plus
clair que le Litvanién; dans le port du corps,
des manières plus brusques, plus déterminées.
Les costumes des Lettes, surtout le long des
côtes, sont finois ; leurs moeurs renferment
aussi nombre d’usages et de cérémonies qui
viennent des Finois , dans les "mariages » dans
les cérémonies funéraires comme dans la vie
sociale.
Les peuples lettes (Courlandais et Livoniens)
ont tous adopté des Finois et des Coures l’usage
de vivre isolés, chacun bâtissant sa cabane éloignée
de celle de son voisin. Il n’y a pas de villages
chez les Lettes, ils s’isolent à peu près
comme les Tcherkesses-Natoukhadjes.
Les Litvaniens, au contraire, vivent réunis en
villages {sâacha, lette ; sodzios, litv.) et. en
bourgs. Ce trait caractéristique sépare les deux
peuples d’une manière frappante, et marque,
pour ainsi dire, matériellement la limite des
deux peuples.
Quelques mots que je vais dire sur leur langue
serviront de preuve à ce que je viens d’avancer.