Lorsqu’on est près d’apercevoir Kislavotïsk,
le Podkoumok change de direction ; jusqu’ic i,
en le remontant, la vallée de la rivjère a été de
N.-E. à S. O.; plus haut, elle est" entièrement
E. et O.
Au coude, le Podkoumok reçoit à droite les
rivieres qui ont arrosé le vallon de Rislavodsk ;
la, les bancs de craie se partagent pour encaisser
cette ramification de deux vallées. Avant d’entrer
dans celle de Kislavodsk et de quitter les
rives du Podkoumok, la route traverse un long
rempart en terre, qui fermait hermétiquement
la vallée d’un flanc à l’autre. Le côté de l’ennemi
regarde la steppe vers le nord.
J’ai parlé de ce rempart dans le premier volume
de mon Voyage, p. 325. Pallas, dans son
atlas, en a donné un plan (1) ; mais il ne l’a pas
prolongé jusqu’au Podkoumok, qu’il barrait en
effet. Ce célèbre voyageur n’avait pas suivi la
route actuelle ; avant d’atteindre le rempart, on
l’avait "fait remonter sur le sommet du plateau
par où passait l’ancienne route de Constantino-
gorsk, et il n’avait pas vu la partie que j ’ai visitée.
L ’un des bancs de grès chlorité de la rive
droite est percé de grottes dont j ’ai aussi parlé
à l’occasion du rempart, les attribuant aux Troglodytes
de Strabon.
(i) Atlas, t. I, pl. 16.
Au confluent du Podkoumok et de la rivière
de Kislavodsk , nous traversâmes la stanitse de
Kislavodsk , qui remplace les anciens villages
de la tribu tcherkesse de Djantëmir, qui existaient
encore du temps de Pallas. Deux verst
plus haut nous trouvâmes les bains et les sources
acidulées.
Plus on approche et plus on voit le nombre
des bancs de grès vert augmenter, en surgissant
du niveau de la vallée. Ce grès chargé de l’étage
tout entier de la craie blanche , présente donc
des parois très considérables , d’autant plus pittoresques
, qu’elles forment plusieurs retraits
gazonnés qui se tiennent lieu de socle les uns
aux autres.
Arrivés aux bains ^ les bancs supérieurs du
grès vert sont déjà à 7 ou 800 pieds au-dessus
du niveau du Podkoumok.
Les eaux aigres de Kislavodsk sortent du
thalveg de la vallée; elles sont si abondantes
qu’elles forment une belle gerbe bouillonnante
dans l’espèce de bassin en bois dans lequel on
a encaissé la source. L’eau très-acidulée dégage
une si grande quantité de gaz carbonique, que
renfermée dans une bouteille et agitée quelques
instants, elle la fait éclater. La masse d’eau m’a
paru beaucoup plus abondante qu’à Glola ; mais
la qualité est la même, si celle de Glola n’est pas
plus alcaline encore. Les deux sources , à mon