culture du blé, des pommes de terre, de la
vigne: mais ce sont de mauvaises branches d’é-
conomie pour la colonie, parce qu’il n’y a pas
d’écoulement pour ces denrées.
Le vin est blanc, ou rose, ou rouge; il ést agréable
, assez fort et dégage beaucoup de gaz acide
carbonique, comme les vins qui croissent sur
des terrains crayeux ; il approche pour le goût,
surtout le blanc, des vins de Soudagh en Crimée.
Hélénendorf vend peu de vin ; la population tâ-
tare qui forme la presque totalité des habitants
de la plaine du Karabagh et d’Elisabethpol n’en
boit pas, et les Arméniens d’Elisabethpol sont
trop avares pour en acheter ; d’ailleurs, ils cultivent,
dans la ville même, de quoi suffire à leur
consommation. Les Russes qui demeure^; à Eli-
sabetlipol préféreront toujours le vin de Kakheth,
qui n’est pas plus cher que celui d’Elisabethpol |
et porter ce vin à Tiflis, serait inutile pour les
mêmes raisons : cette branche d’économie est
donc nulle à peu près pour la colonie.
Le village d’Hélénendorf aurait encore plus
de champs qu’il n’en possède ; il ferait des récoltes
doubles de celles qu’il recueille à présent,
que ce serait toujours, pour les habitants, une
maigre branche d’économie, vu que tout le voisinage
qui comprend le Karabagh, si riche en
blé, est une concurrence impossible à étouffer.
Mais au reste , loin d’avoir du superflu à exporter,
le village se trouvera peut-être un jour
manquant de pain. Les champs qui étaient du
plus beau rapport pendant les premières années,
sont déjà en partie épuisés ; la nécessité de produire
pour la consommation même du village ,
force à réensemencer des terres qui auraient
besoin de repos, parce que leur étendue est
trop peu considérable, et si cela dure encore
quelques années , les habitants sont menacés
d’une disette. La culture des céréales ne peut
donc pas devenir une source de richesses pour
Hélénendorf.
Encore, si l’on avait de quoi fumer les terres ;
ce serait une grande ressource, et cette petite
quantité de terres cultivables suffirait peut-être.
Mais comment nourrir le bétail nécessaire pour
produire du fumier en masse suffisante, lorsque
toute la richesse de la colonie en pâturages consiste
en steppes desséchées ?
La rareté de la nourriture est encore une
cause du peu de lait que l’on retire d’une vache ;
tant que le veau tète, elle en donne à peu près
le | , le f de ce qu’en donnerait une vache
suisses ; mais au bout de cinq à six mois le lait
tarit, jusqu’à ce que la vache mette bas de nouveau.
On voit encore que la fabrication du fromage
et du beurre ne peut être une ressource. Il est
rare que les habitants d’Elisabethpol achètent du