
çrqsçope pour les découvrir : ils font de même
des objets du toucher, quoique leurs impreflions
¿oient trop foibles pour que nous les apperce«
yions; ils le peuvent être auiïï de l’ ouïe, de
l’odorat & du goût: en un mot, ils n’échap.
pent à nos fens que par leur petit ejfe,ik non point
par leur nature. Les fluides inviflbles, tels que
PAir & le fluide igné, font immédiatement
l’objet de nos fens , comme palpables: mais
d’autres fluides, donc nos fens n’apperçoivcnt
r iep, tels que le fluide magnétique, le fiuik
gravi fi que, ou tels autres que l’Entendement
peut concevoir comme produifans des Phénomènes
phyflque s , entrent par là même dans le
nombre des objets des. Sens. G’eft dqnc tout
çe qui, par fa nature, eft l’objet de nos cinq
fens (quoiqu’ il leur puiffe échapper par pi-
teffe') que nous devons considérer comme, çom-
pofant le Monde phyflque, & parconféquent
comme,. Matière. On fentira bientôt pourquoi
je fuis précis dans cette définition.
Que vept - on dire par cette exprcfilon,
V-Homme efl tout Matière? On ne veut pas dire
, fans doute, que la Matière, efl ce qui confliW
l’Homme: car ce feroit dire feulement ŸHow
me eft Y-Homme. On veut donc dire que
l’Homme efl un Phénomène p h y flq u equ’il peut
lêtré expliqué par les Subftançes qui affectent
■ ou peuvent par leur nature affedter nos cinq
■Sens* c’e ft-à -d ire , par les Propriétés mêmes
■de ces Subftançes qui lés manifeftent, ou pour-
■¿-oient les manifefter, à quelqu’ un de nos « cinq
B en s : Subftançes qui compofent le Monde
par ces mêmes propriétés y êç qui par-
fconféquent font l’objet déterminé de la Science
fc jUe nous nommons la Phyflque, Ce font ces
Kubftances-là qu’ on eft convenu de nommer
mfliatière, ainfi je ne fors, pas de l’idée exaéte dû
■ujet| je ne fais que la bien fixer, afin qu’ elle
K ie nous échappe pas dans la discuifion. Ce
■ont donc les Propriétés de la Matière ainfi dé"
■nie , que nous allons chercher.
[ La recherche des Propriétés des Subftançes
Bn’eft pas une choie arbitraire, ni ce mot Pro~
I friêtê une expreifion qu’on doive laiffer dans le
I vague. L ’acception du mot Propriété doit néees-
I fairemenc renfermer ici celle de Çaufe primitive %
I indépendante de toute autre chofc que de 1 idée
I [claire de la Subftanee à laquelle on l’ attribuç.
BA.mfi la recherche des Propriétés, eft celle des
■Cau/er primitives. Je n’emploie pas le mot
■frem/ére, parce qu’ il n’appartient qu’ a la Cau*
? se de, tout.
K Je m’explique ainfi fur le mot Caufc, parce
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