
de volume qu’ éprouvent YEau & le Mercure
en pailànt de la glace qui fond à l’Eau bouillante,
& que l’ on compare les degrés- corres-
pondans par lesquels fe fait cette augmentation
dans chacun des deux Liquides * on
trouvera que; de la chaleur de glace qui fond,
à la plus grande chaleur qui règne à la furface
de la Terre avant le tems de la végétation,
( que je fuppofe marquée, par iod. du Thermomètre
divifé en 80 parties) le Mercure a
fubi 100 de ces Soo parties d’augmentation
totale de volume à l’eau bouillante, & YEau
feulement 2 ; que de ce point, à la plus grande
chaleur qui règne quelquefois en Eté (que
je fuppofe de 254) le Mercure fe dilate encore
de 150 de ces mêmes parties, & YEau feulement
de 71 ; tellement que le Mercure a déjà
acquis, dans les grandes chaleurs de cette dernière
faifon, 250 de fes. 800 parties d’augmentation,
& l’Eau feulement 73: qu’ainfi YEau
ne fuit point, dans fes dilatations, des degrés
proportionnels à ceux de ^augmentation
de la Chaleur ; mais que fes premiers degrés
font extrêmement petits, en comparaifon des
derniers.
C’étoit là fans doute un phénomène phyfi-
que très intéreiTant} & ayant réfléchi fur ce
qui
qui pourroit en être la caufè, formé une hy-
pothèfe, & tenté pour la vérifier une expéri*
cnce qui réuifit, j’éprouvai je crois autant de
plaifir que puiifent en donner les fpéculations
de la Phyfique. Je fis l’hiftoire de cette re-
cherche, comme j'en fuis toujours tenté en pa-s
reil cas, ainfi que d’exprimer mon plaifir; jd
publiai cela,& l'oubliai:je n’en fuis plus touché
que par de foibles réminiscences*
J Mais ayant confidéré un jour * que YEaû efil
I le fluide généralement répandu dans notre GIom
I be; que tous les corps en contiennent; quel
I c’eft le véhicule de toutes les fubftances hour- I rilfantes dans le règne végétal &c animal; qu’elle
I cft renfermée dans tous lés vaiffeaux qui chaînent
ces fubftances; & qu’à tous des égards*
Ifi, dan* les variations naturelles de la chaleur
■ de l’air, elle étoit un Fluide turbulent > elle
■pourroit tout boulverfer; j’éprduvai une admi-
Iration qui me faifit l’ame, je fentis augmenter
■mon vrai tréfor, & je ’n’y fonge jamais fans
Iraviiremertt. je crois que fi quelques commen-
Itatéurs de la Nature, fe laiifoient aller à cd
Ifentiment, ils trouvcroieiit que les bouts-rimés
Idans lesquels leur imagination transforme lest
■phénomènes, ne donnent lieu qu’à un rem-
Ip'liflage bien infipide, en comparaifon de Celui
I Tome L 1. Partie. H