
de me lire; mon intention eft d’écrire pour
lui, comme pour tout autre Lefteur. Et ,fi
•là principalement je ne fuis que fnperficiel;
-je m’ ôte d’avance toute cxcufc ; car j’ avoue
que je ne crois ’pas l’être. -
Quand je dis, que les perfonnes déjà inimités
pourront fe dispenfer de me lire lorsque
je n’ expofe que des chofes déjà connues, ce
n’eft pas que je les regarde comme inutiles
pour eux-mêmes, fi la matière les intéreffe.
Car fouvent on ne fonge pas à ce qu’on
fait très bien, au moment même où l’on au-
roit le plus grand befoin de l’avoir préfent
à l’cfprit ; & plu (leurs perfonnes feront furprî-
fes, d’être tombées dans des erreurs qu’ il ëtoit
fi aifé de reconnoître. ;
A la publication de mes premières Lettres,
quelques perfonnes ont dit, fans intention de
me louer, une chofe que j’ai tenue à grande
louange; c’eft qu’on voÿoit bien que je vou-
lois être lu des Femmes. „ Mais je vous de-
,, mande, Critiques, ne vous l’avois-je pas
annoncé moi-même?... Quand je difois, que
„ la matière que je traite n’intêrejje pas les
Pbiïofophes feuls, mais PHumanité entière, pen-
,, fiez - vous que je vouluffe exclure une moi»
I , tié fi intérefiante de VHumanité? Eh! plût à
| „ Dieu qu’il ne fût pas befoin de la prémunir
I , contre la faufle Philofophie /”
Voilà i maintenant tous mes buts ëxpofés.
I j ’y ai renfermé ceux qui ont contribué à la
I forme de mon Ouvrage; parce qu’on auroit pu
Ha critiquer, en l’envifageant fous un autre point
|de vue. Je n’ ai point eu l’ intention de faire un Èuvrage brillant; & quelques perfonnes fe font
■ompées à cet égard, par un coup d’oeil trop
îpide fur mes premières Lettres. J’ai fouhaité feu-
:ment que la forme ne rebutât pas les perfonnes
ar qui je defirois le plus d’être-lu. Il eft vrai
ique j’ai fait cultiver une rofe pour Claris, que j’ai
■écrit la toilette d’aimables Montagnardes; mais
f t ’étoient des bagatelles qu’ on pouvoit je crois me
Hpasfer : & voulois- je imiter Géfner, quand je
■’appellois à mon aide ? Je ne réponds point qu’ il
■ne fe trouve de femblab'les bagatelles dans le
■refte de l’Ouvrage :-ce font det réminiscences
■ouces : & qui n’aime à s’ y livrer? Je n’ infpire
■pas fans doute le même plaifir que j’ai reçu .par
■es objets; mais peut-être que j’en réveille l’i-
idée chez ceux qui les connoiflent: & ce fera
|du moins la lifte détaillée des délaflemens que
Ije promets aux Obfervateurs.