
H I S T O I R Ï I. Par t is .
men dont je parle eft dans un Discours fur cette
queftion: les anciens Grecs & les Romains,
furent-ils fupêrieurs aux Peuples modernes? Discours
qui termine fon Abrégé de PHiftoire antienne.
V
Mais l'efientiel eft de comparer les Anciens
aux Modernes, fur les Sciences & les Arts qui
marquent plus diftinétement des progrès, par le
befoin de connoître la Nature. Or la queftion
re'duite à ce point, ne me paroît pas indécife.
Si nous comparons à cet égard les plus beaux
tems de l’Antiquité avec les nôtres, les Savons
anciens ne nous paroîtront que des enfans.
J’ ai partagé avec tout le Public, le plaifir peu
commun que donne la leéture des Lettres de
Monfr. B a i l l y à Mr. d e V o l t a i r e fur
l'origine des Sciences & fur celle des Peuples de
VA fie; ce plaifir, dis-je, qui eft indépendant
du fujet; mais j’en ai éprouvé fûrement plus que
perfonne par le fujet même. Je n’entrerai pas
à cet égard dans des détails; parce qu’ ils me
mêneroient trop loin, & m’obligeroient pres-
qu’ à traiter ici tout mon- fujet. Mais je dirai
d’avance, que ceux qui liront mon Ouvrage,
pourront retrouver dans les Lettres de Mr. Bailly,
les traces de toute mon Hifloire de la Terre & de
l’Homme, tirée# de PHiftoire proprement dite,
D ISCOÜRS X. DE LA T E R R E. X?
par quelqu’ un qui ayoit un but tout diffèrent
du mien.
Mr. B a i l l y a conftaté fur-tout, que des
Peuples très éloignés, & qui paroilfent n’avoir
eu aucune communication depuis qu’ils étoient
Peuples, Confervpient des conno¿fiances & des *
idées qui annonçoient une même origine*
Il a montré aufli, par un examen plein de fa-
gacité, que la fource immédiate où ces Peuples
avoient puifé n’étoit pas elle-même originale;
parce qu’ il s’y trouvoit déjà un mélange
d’erreurs, qui ne pouvoit venir des vrais auteurs
des découvertes. C’ eft là un fait bien fin-
guiier fur lequel je ne comptois point ; & cependant
rien ne fe lie mieux avec mon fyftême
phyfique, où l’on verra des Continensnouveaux,
peuplés par un petit nombre d’hommes échappé?
<I’un Continent ancien.
Je regarde donc ces Lettres de Mr. B a î l l ÿ ,
dans tout ce qu’elles ont d’extrêmement probable,
comme une partie de mes moyens; quoi-,
que j’aie écrit fans les connoître, & que je ne
me fois pas fondé.fur un feul des faits qu’il rapporte.
Sur quoi je dois faire remarquer encore,
que dans les recherches bien fuiyies qu’a fait
Mr. B a i l l y , en liant les faits par des hypo-
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