
d’abord contre leur avis le mêiné argument;
Croyant que la Philolbphie ne fauroit rien en-
feigner qui ne fe trouve dans la Religion, je
vois au moins dans celle-ci; brie Législation
morale établie; & cela mie paroît être un bien
précieux. On. n’â pas réfléchi à ce qu’entraînent
les change'mens de Législation, quand oû a cherché
à fe rejetter ftrr cette Mer fans rive;
Je ne.préi’entèrâi qu’ un feul exemple; pour
faire fentir à quoi t a pareil deffein expoferoit
l’Humanité: c’eft le M a r i a g e . J’ ai frémi;
Chaque fois que j’ai entendu discuter ce point
Philofopbiquemérip Que de manières de voir!que
de fyftêmes ! que de paifions en jeu ! Combien
l’objet ne paroît-il pas différent au même individu,
fuivani lés pofitiûn, où il fe trouve !— 3
La l égislation Civile y pouivoiroit, me dira-
t-on —- Quand ? Par qui ? Cette Législation n’eft-
elie pas entre les mains des hommes; c’e ft-à -
dire, de ces mêmes individus, dont les idées ,
les vues; les principes, changent ou fe croi-
ient? Voy;'Z les acceffoires de ce grand objet
qui font laiffuzàla Législation Civile; étudiez
leur hiftoire ; & vous fendrez à quoi tiendrait
le repos des familles, & celui de la Société !
Combien donc n’eft-il pas heureux, que fut
te point, nous ayons une grande L o i , mife
aüaudeffus
du pouvoir des hommes ! Si elle eft
bonne, gardons-nous de la mettre en danger,
en la faifant changer de fanétion. Et s’il eft
des individus qui foutiennent, & foutiennent
fortement ; qu’ elle eft déteftable ; ne fortifient-
ils pas ma thèfe ? Car il y a une multitude dé
gens qui croÿent cette Loi très fage & très
bonne , & qui difputeroient perpétuellement
contr’ eux. La Société fe diviferoit donc fur
te p o in t, fuivant là prépondérance des avis
en divers lieux. Cette prépondérance change-
ro it, par toutes les caufes qui rendent la Législation
civiie variable; & ce grand objet, qui;
par les relations. des individus d’Etat à État;
& pour lé repos & le bonheur de la Société,
exige ïe plus éminemment uniformité & confiance,
feroit le fujet perpétuel des querelles
les plus vives. Combien la Société ne doitelle
donc pas à la Religion, d’ avoir mis l’ exiftence
de cette L o i au-deffus du pouvoir des
Humains! Je ne ferois 'pas embarraffé de multiplier
les exemples des fervices immenfes que
reçoit là Société, d’un Code fondamental dé
Morale, qui ne foit pas entre les mains des
hom1 mes. , i- ' . . ' l . . i - % y y.. . f; l
Telle eft ma première réponfe à ceui qui
pénfent qu’ il faudrait abandonner i’aiftofite
fome ï , t. Partie. D