
& de certaines concrêticiis particulières; parce
qu’il n’ eft queftion ici que des pierres qui . renferment
des corps étrangers, & qui par là attellent
qu’ une fois elles e'toient molles.
V. M. cqnnoit cette grande expérience, de
Phyfique; que lorsque deux corps bien polis
font appliqués l’un à l’ autre, on éprouve de la
féfiitance quand on veut les fe'parer. Ce n’eft
pas la preffion feule de Pair qui produit cet
effet; car ces corps polis ne fe détachent pas
dans le vuide. Les Phyficiens o n t . reconnu
par là , que cette: tendance qu’ont tous les corps
à s’approcher les uns des autres, augmente
prodigieufement quand ils viennent à fe tou-
çher ; & qu’en général, quand deux particules
de matière fe touchent immédiatement, elles
réfiftent à être féparées, & cela d’autant plus,
oue l’étenduë du contaél eft plus grande.
Quand deux corps qui ne font p a s p o lis
fe touchent; quoi qu’ ils foient plats, le conta
it ne fe fait que par les petites éminencetf
de leurs furfaces, & l’adhérence eft li f o ib le ,
qu’elle ne s’apperçoit pas. Mais lorsqu’on les
polit en les frottant l’un par l’ autre, leurs petites
éminences s’abattent, & le nombre des
points par lefquels ils fe touchent augmentant,
la fomme des petites adhérences augmente,
jufqu’à faire éprouver une re'fiftance fenfible
& même enfin très-grande, à les féparer. Ce
font les petites attaches des Liliputiens; qui
à force d’être nombreufes, retinrent Gulliver
captif.
Quoique les Phyficiens ne foient pas d’a o
cord fur la. caufe de cette adhéfion des particules
de matière qui viennent à fe toucher,
ils l’admettent tous aujourd’hui comme un’
fait; & la plupart la regardent comme la. eaufe
immédiate de la formation de tous les, corps,
& en particulier de celle des pierres, On répugne
à ces expreffions anciennes, de fucs 'lapidifi-i
que s ou pétrifians, qui ne renferment pas plus;
d’explication, que les reponfes du malade ims*
ginaire de Moliere, lorfqp’ il eft reçu médecin;
l’opium, dit-il, fa it. dormir, parce qu’il a en
lui une vertu dormitive. . . . C’étoit une fatyre
fort ingénieufe de la Phyfique,, auffi bien que
de la Médecine d’alors.
Pour venir maintenant à la pétrification en
particulier, fuppofons d’ abord une couche de
fable renfermée, ' ou fous l’eau, ou dans l’intérieur
de la terre, mais toujours de manière que
l’eau y filtre. Les grains.de ce fable ne fe touchent
originairement, que par de très - petits
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