
quel il eft aiTez rapide. La Loire, dont le courant
eft à peu près moyen entre les Rivières navigables,
n’ a pas tout à fait une toife & demi de
pente par lieuë commune depuis Poully à Orléans,
fuivant le nivellement de M. Picard.
Or presque toutes les Rivières font navigables
depuis leur fortie des Montagnes, à quelques
cataraétes près , qui toutes terribles qu’ elles
font à l’oe il, ne font rien cependant fur la totalité
du cours. On eft étonné même de voir
combien on peut s’ avancer dans le fein des
Montagnes, en remontant les Rivièrës qui *,en
fortent, fans être arrêté par des chutes confi-
d érables dans leur cours.
Les Rivières donc nous montrent encorè à
cet égard, combien nos Continens font réguliers.
Non feulement ils ne font pas entrecoupés
de crevajfes, mais il y régne une forte de
bafe commune, dont l’élévation au deiïus delà
Mer eft peu confidérabie, & fur laquelle feulement
nos Montagnes & nos Collines font
pofées.
Nous avons encore un moyen de faire le
Nivellement général de nos Continens, dont
il eft d’autant plus naturel que j’aie l’honneur
de parler à V. M. en traitant de l’état de notre
Globe, que je m’en fuis occupé pendant
bien des années pour cet objet mênié. Si je
fuis parvenu à mieuxcorinoitrè l’air à quelques é-
gards qu’il rie l’étoit autrefois, je né le dois qu’au
defir de miêux connoitre la Terre. Je fen-
tois que pour en étudier la ftruéfcure, & en
tirer des connoiffances un peu certaines fur
fon état antérieur, il falloit avoir un moyen
de connoitre aifément les hauteurs rélatives
des parties qui la compofent. Dé là mon application
au Baromètre, qui rie devoit être d’abord
qu’un acceffoire de mes études Cosmolo-
giques, & qui en eft devenu pendant longtemS
lé principal objet. Je voulôis' un Inftrumemr
qui m’àidât à: mieux connoitre la Terre ; & les
loifirs de ma vie aétive ÿ ont été presqu’èn-
tièrement employés. Chaque branche de la
Phyfique n’eft pas trop pour une vie entière.
Je ne pourrai donc pas dire à V. M. tout
ce que je defirerois fur le Nivellement dë notre
Globe: L’ Inftrument eft trouvé, mais la
¡plus grande : partie du ' travail refte à faire.
Cependant mes prémières ôbfervations m’ont
déjà mis- en état de juger avec afleri de cer-J
titude de la forme ëxtérieure de rios Conti-
riens en ce' feris. Mais avant d’expbfër :à V . r
M. pe qui réfültë de ce genire'd’obfervations; ^
je vais Lui rappéller en peu de mots quelle en :
la Théorie.