
¿ ’Orient en Occident, & produire par là une
circulation régulière de la Mer dans cette direction,
pour cbnnoitre la plus puiflànte des cau-
fes dont nous devons examiner les effets fur les
terres.
La fécondé caufe qui concourt avec celle
là , eft un vent d’Eft régulier, qui fe fait
féntir conftamment quand quelque autre vent
ne le domine pas. Ce vent eft produit par
le Soleil, qui chaffe Pair devant lui, en le dilatant,
à mefure que l’Atmofphére lui pré-
fente de nouveaux points par le mouvement
diurne de la Terre. Nous appercevons ee vent
tous les matins avec l’Aurore, quand d’ailleurs
Pair eft calme; & comme l’Aurore fait fans
ceffe le tour de la Terre, ce vent le fait aulfi
fans ceffe : il pouffe donc les eaux dans ce fenS
la, & concourt avec les marées.
Voilà deux caufes bien certaines de mouvement
des Mers d’Orient en Occident, fondées
en Théorie, & que l’ expérience attefte : il eft
donc bien certain que i’Ocean a un mouvement
régulier dans ce fçns la, C’eft ce mouvement
qui eft le principe du premier Syfteme
Hydraulique que je vais examiner; dans lequel
on d it , que l’aétion des Eaux contre les côtes
orientales de l’ancien & du nouveau'Monde,
les détruit fans ceffe ; tandis qu’au contraire les
côtes occidentales s’étendent par des dépôts in-
fenfiblement accumulés. Nous aurions donc
par là deux autres tumeurs voyageantes ; favoir
les deux grands Continens : mais quelles tortues!
Dans combien de millions d’années au»
roient-elles fait une révolution? Cependant
nous fommes convenus de ne point refüfer de
tems : il faut donc examiner feulement, fi en
effet ces tumeurs voyagent. Mais avant tou t,
voyons fi elles doivent voyager: c’eft le moyen
de nous garantir d’illufioh, lorsque nous examinerons
les phénomènes.
Le premier pas que nous devions faire dans
cette recherche, eft d’examiner logent en lui
même; de voir quelle doit être f£force, & fi
en effet les côtes orientales des deux Mondes
peuvent être attaquées eflîcaeément par cette
caufe particulière. Mais pour qu’elles le ius-
fent il faudroit que ce courant de l'Ocean vint
les battre de front : tandis que nul courant ne
fauroit arriver contre ces immenfes côtes. Ce
font des iiiùes qui déterminent la direction du
cours des eaux: de fort loin les Obftacles les
détournent. Aulfi le courant d’Orient en Occident
dont il s’agit, n’e ft-il qu’en pleine Mer,
& dans les détroits qui fe trouvent ouverts