
règle; Mais je n’en ai pas befoin pour mon
objet préfent ; & je me contenterai de montrer,
que fafingulière M a t i è r e eft tout aulfi
impénétrable & inerte que la nôtre.
L ’idée d'impénétrabilité, ne renfermant donc que
celle de la contradiâion qu’ il y auroit à ce que
deux Particules, ou deux S u b s t a n c e s é-
tendues quelconque^, puflent être dans un même
lieu en même tems,' le D l P r i e s t l y ne
peut qu’attribuer la même Propriété à fes Sphères
de Pouvoirs ; car il leur attribue l'extenfion ; ainfi
il faut de toute nécefiité, pour qu’une de ces Sphè->
res prenne la place d’ une autre , que celle-q
fe déplace. C’eft là tout ce qu’on doit entendre
par impénétrabilité; qui, ainfi que je l’ai dit
ci-devant, n’a rien de commun avec la dureté,
De quelque façon donc que l’on conçoive la
M a tiè re , elle pourra êt re comprimée, «livifée,
fubdivifée à l’ infini , fans ceffer d’être impénétrable,
Elle eft de même inerte dans l’Hypothèfe du
Dr. P r i e s t l y , Car qu’eft?-ce que l’Inertie ?
C’eft d’abord là perfévèrençc de la M a t i è r e
dans le repos, tant qu’il ne furvient aucune
caufe de mouvement’, & elle renferme encore,
fuivant plufieurs Philofophes * cette autre idée ;
que lorsque la M a t j è r r eft en mouvement,
elle y perfévère jufqu’à ce que quelque Caufe
fafle. ceffer le mouvement ; & quant à cette dernière
idée, renfermée par quelques philofophes
dans celle d’Inertie, fi ce n’eft pas une Propriété
de la M a t i è r e , c’eft du moins un Phénomène
général & fans exception. Le D*.
p r i e s t L y pourroit-il refufer ces Propriétés
à fes petites Sphères de Pouvoirs? Elles ont relation
avec l’Efpace : elles occupent donc, des
lieux, & fe meuvent ; & dès lors toutes les no-
I tions vraies relatives au Mouvement, leur font
applicables comme à toute autre façon de concevoir
la M a t i è r e . Parconféquent fa M a t
i è r e eft encore inerte comme la nôtre.
I Ainfi, après bien des efforts pour concevoir la || M a t i è r e d’une façon qui pût écarter ces idées
Jd’impénétrabilité & d'inertie, il n’a fait encore quo
i de la M a t i è r e impénétrable d'inerte. C’eft que
ce font là des Propriétés effentklles de la S u b s -
1 t a n c e quelconque qui compofe le Monde
Ifhyfîque. Et voilà en même tems qui caracftèrife
[bien la nature des Propriétés ejjentielles: „ c e
[„font celles que les plus grands efforts de
| „ l’Imagination ne fauroient féparerdes S u e s -
| „ t a n c e s . ”
Quoique je me fois propofé d’ être très court.,
[ fur un fujet qui fait fi peu à notre point fonda-
I mental, je ne puis m’empêcher, de rapporter
I un des Argumens du Dr. P r i e s t l y contre la
Solidité de la M A t i è r e . „ On a afl'uré, dit—
ü 00, « & cette affértion n’a jamais été déi
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