
de l’Ouvrage, car je l’y annonce très explicitement.
Mais on ne yoit que tard comment j’ÿ
arrive; & je ne voudrais pas qu’ on eût lieu de
m’accufer de réticence.
Je déclare donc dès l’entrée, que la confé-
quenee immédiate de toute la partie phyfique dp
pet Ouvrage, eft que la G e n è s e , le premier
de nos Livres facrés, renferme la vraie Hiftoire
du Monde : c’ eft-à-dire, que l’étude de la Terre
nous en montre les plus grands traits, & n’en
contredit aucun,
Il eft difficile fans doute d’annoncer aujourd’hui
une conféqucnce qui tienne plus le Lecteur
fur fes gardes ; car parmi les Chrétiens mêmes
& les Juifs, un grand nombre de perfonnes
ont cru, que les premiers Chapitres de la G e ,
n é se étoient abfolnment inintelligibles; & parmi
les Incrédules, foutenir Moyfe, paraît le com7
ble de la déraifon. Qu’ils oublient donc afiez
cette conféquençe pour entreprendre de me lire;,
comme je l’ai oubliée moi-même err traitant le
fujet qui y conduit ; & qu’ ils ne me fuivenc
que comme -Phyficien & Naturalifte, jusqu’à ce
que je change de matière. Sachant feulement,
que je dois être éclairé d’autant plus près, quq
j?ai annoncé une conclufion,-à laquelle ils p4Ub
lent qu’on ne fauroit graver que par des icurÿ
paffe-paiTe. '■ ' \ 1
Je déclare de plus que je prends un très grand
intérêt à ma caufe, parce que je crois que le
bonheur des .'hommes y eft attaché ; & je le
crois, par les obferyations de toute ma v ie ,
qui ont pleinement confirmé à mes yeux, ce
que j’ ai eu le bonheur d’ apprendre fur autorité
dans ma jeunefle , & ce que j’ai lu dans les Ouvrages
des Philofophes qui fe font Fait le mieux
entendre à mon efprit.
Il y a longtems que. cette queftion eft agitée
dans le Monde; ainfi je ne prétends pas de rien
dire de nouveau à fon fujet. Mais puisque
c’ eft' la Religion feule qui a mis un grand prix
à mes yeux aux Sciences que j’ai cultivées;
puisqu’ en publiant le réfultat de mes recherches,
é^eft elle que j’ai en vue ; on voudra bien me
permettre d’ expofer ici le point de vue fous
lequel je l’envifage, & les caufes de l’ intérêt
que j’y prends.
Nous cherchons fans doute avec raifon dans
la Nature les moyens de rendre agréable à
l’Homme fon exiftence, en faifant aboutir-vers
lui tout ce que les Arts & les Sciences découvrent
fucceifivement. Mais fi nous ne le fou-
mettons lui-même à des règles, ce ferait eu
vain que nous lui foumettrions tout le Monde
phyfique ; il n’ en feroit pas plus heureux,
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