
cièté, je defire de voir augmenter le nombre
des heureux, habitans de la-Terre qui ignorent
cette Science, plutôt que de ceux qui, féduits
par elle, deviennent le jouet de toutes les pas«
fions*
Le but du Gouvernement doit être, que
chacun vive en paix, & avec fureté pour tout
ce qu’ il poffède légitimement: & ccfrnme c’eft
bien certainement là- tout ce qu’en attendent
les gens de la Campagne, ce problème, devenu
fi difficile à d’autres égards, eft fort aifé à
refoudre pour eux. Qu’ils puiffent vivre tranquillement
d’un travail modéré, c’eft tout ce
qu’il leur faut ; & les voyes pour y arriver
font bien fimples. C’eft ce que je montrerai.
Combien au contraire m’eft pas compliqué
le problème de rendre heureux & contens les
habitans des Villes! Pour une partie d’ entr’eux,
comme je viens de le montrer, la recherche
des moyens de vivre eft un tourment; tandis
que pour une autre partie, avoir de quoi viv
re , n’eft encore rien: ils y font accoutumés;
ils penfent que cela naît avec eux; ce n’efi:
plus un objet, ni d’occupation ni de plaifir.
Ainfi il eft vrai, que les individus de cette
Clafle n’ont encore rien pour leur bonheur,
quand les gens de la Campagne ont déjà tout :
'heureux s’ ils apprennent à remplir ce yuide,
l& s’ ils font affez modérés pour le remplir d’u-
L manière qui ne nuife pas à la Société Î
Mais combien n’y en a-t-il pas , dont les pis*
rions trop vives, rendent le loifir très onéreux
poiir elle !
j C’eft parmi des hommes fi diverfement fi-
H u é s , nius par des motifs fi differens, dont lés
in té r ê ts : font fi diffemblables ; c’ eft dans üné
■Société où lés caufes de rapprochement oti
■ ’éloignement font fi variées & fduvent fi afti-*
^rees, que la Politique a établi fôn fiege; Là
WPolitique'. Ses enfeignes font le bonheur du Peu■*
m>!ei & à force de combats elle le détruit L’i-
R é e de Liberté, Comme toutes les autres notions
Ruxquelles l’Homme a appliqué la fauffe Métâ-
Rhyiique ; devient un Etre dé raifon ; & la réali-
R é disparoît : à la place des idées fimpleS
R u ’elle renferme, s’élèvent les opinions que
Rhacun s’en fait d’ après f*a pofition ou feS
H u e s ; & comme elles font très différentes, les
Rombats ne ceffent jamais: Toujours il femble
|à ceux qui gouvernent, que fi le Peuple a la
■moindre influence dans le Gouvernement, la
■plus grande confufion en fera la fuite; qu’il n’y
■aura point de fureté pour les honnêtes gensi Les
■Gouvernés au contraire viennént enfin à pefi*
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