
En général, & dans ce but même d’ intéres-
fer, j’ai cherché à éviter tout ce qui ne pou-
voit plaire que par le ftile; parce que je me con-
nois à cet égard : je n’ai aucune prétention à
cet agréable talent. Cependant je dirai à ceux
qui aiment la chaleur du ftile y qu’èn quelques
occafions ils me trouveront froid , feulement
parce que j’ai voulu refter exaét. Le, ftile
chaud & harmonieux: eft une efpèee de Poé-
fie; & l’on ne peut traiter la Philofophie en
Vers, que .quand on veut Philofopher comme
Lucrèce. La chaleur, ou muficale ou conventionnelle
de i’ expreifîon, eft bien différente dé
celle qu’excitent des fentimens \ réels. J’aurois
fans doute voulu faite fentir mes Leéfceurs corn-*
me moi; mais je ne voulois pas féduire leur
raifon. En lifant certains morceaux de Philo1
fophie, je me fuis fenti quelquefois animé
comme par la mufique miiitaire Turque, ou
ému comme par celle de Pergola/e} mais quand
l’effet de l’arrangement des mots e'toit paiîé,
mon coeur & mon efprit reftoient vuides. rje
ne pouvois fans doute être bien dangereux à
cet égard; cependant il eft vrai que cette
coafidération m’a fouvent retenu.
Je finirai fur cet objet en prévenant le Lecteur,
qu’il trouvera entre la 17 e. & la i p
Let-<
Lettre i une Introduction à cette dernière t qui
maintenant devient inutile. J’avois déjà fenti
|par expérience, que ma première Préface né
prévenait pas fuffifamment les objections de
¡forme ; & je tâchois d’y ibppléef par cdttè
JntroduCtion. Elle n’y fuppléoit pas depuis
l’extention qù’ à reçu mon Ouvragé; mais elle
te'toit imprimée, & je la laiffe fubfifter pouf ne
■pas faire une lacune^
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Tbine I, / . Partie, K