
Il eft donc bien évident, que les corps or-
ganifés, tsrrejîres comme marins, exiftoient en-
femble avant Pépoque qui a laifle à fec une û
grande quantité de leurs débris dans le fein de
nos continens. C’ eft une circonftance importante,
qui avoit échappé à L e i b n i t z , puisqu’il
fait dépofer les corps marins dans le fond
des eaux durant le tems où, félon lui, elles
couvroient tout le Globe. Son Syitème ne fe-
roit donc point folide, quand il n’auroit contre
lui que ce feul phénomène. Mais il rentre
d’ ailleurs dans la clafle de tous les autres dont
j’ai eu l’honneur de parler à V. M. jusqu’à
preïent, qui fracaffent trop la furface de notre
Glebc, pour que nous puiifons la tirer enfuite
de jcc cahos, aufli régulière que nous la con-
hoiffons; & qui- par là fe trouvent aufli contraires
aux faits, qu’à ee que nous voyons
clairement des defleins de D i e u en créant le
-Monde.
i>! Cependant il femble que les Phyficiens ont
été; plus entraînés vers ce genre ^explication
-que- vers tout autre; & s’ il m’ eft permis d.e
le dire d’avance, c’eft toujours par là qu’on a
le plus approché de la vérité: On y trouve
nu moins des caufes de grandes révolutions:
au lieu que tout ce qu'on a imaginé d’ailleurs,
ne peut en produire que de très - bornées.
C’eft ce que j’aurai l’honneur de montrer à
V. M. après avoir parcouru les principales
Hypothèfes fondées fur ces bouleverfemens.