
tières ou furnageantes ou impalpables) mais
plutôt, dis-je , fi les courants détachent en
effet des matières des Continens, ils les vont
dépofer çà & là : ils forment des Montagnes
dans le fond de la Mer, ils élévent même enfin
quelques Ifles : mais ces effets font d’une claife
toute différente, & n’ont rien de commun
avpc le fyftème préfent; qui manque donc
ainfi déjà dans deux de fes points effentiels,
la démolition & des matières pour réedifier.
Je ne puis m’empêcher de revenir ici à une
réflexion que j’ai déjà eu lieu de faire dans le
cours de ces examens; c’ eft que les, notions
vagues font presque toujours déceptrices; &
qu’ il faut s’en garantir comme de l’erreur elle même.
Cependant il femble. qu’on n’y fonge pas :
on a même introduit depuis peu dans la Langue
Françoife, un mot qu’on croiroit inventé
pour exprimer ces notions yagues d’une manière
qui tranquillife. . Ce font des apperçus,
d it -o n ; & l’on s’ en contente beaucoup de nos
jours. C’eft un apperçu, que le fyftème que
j’examine. La Mer fe meut d’ Orient en Occident
: parla les côtes Orientales font attaquées, &
les côtes Occidentales étendues. On loge aifément
cela dans un coin de fa mémoire ; voilà, dit-
<©n, quant à la fabrication de nos Continens ; pasfons
maintenant à d’autres objets. | . . „ Pas li
„ v i t e , s’il vous plait: , . . . du moins di
„ vous voulez réellement favoir quelque chofe*
„ Voyons fi en effet la Mer doit détruire à l’ô -
,, rient”. . . . . Mais non, ce n’ eft point un
effet nécelfaire de la oaufe admis. „ Voyons
„ fi elle transporte des terreins à l’occident” .
, . . . Mais elle ne le peut pas. „ Voyons en-
„ fin, comment elle pourroit édifier à l’Occi-
,, dent, quand même nous lui accorderions
„ des matériaux” . . . . . Voilà un nouvel objet
à examiner; & plus intéreffant même que les
deux autres; car c’eft notre demeure que l’on
veut fabriquer. Nous la connoilfons, & nous
finirons bientôt, fi ce que la Mer eft capable
de faire, peut reffembler a ce que nous voyons,
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