
renferme Bien, peu de faits, cri comparaifoà
du nombre que devroit en fournir une, caufe
qui changer oit fans ceffe . la face de la Terre.
Ou plutôt, dans un autre fens, cet article effc
trop long^ des. qu’il ne contient que des .détails
circonftanciés de petits faits; tandis que
Ti la caufe exiiioit réellement, deux grands
faits feuls devroient l’ établir fans répliqué. Il
feroit conftaté par une tradition générale, chez
tous les Peuples qui habitent les côtes "Orientales
des deux Continehs : „ qu’ils ont été iiic-
cefîivéinent obligés de fè retirer dans les
„T e r r e s , parles attaques de la Mer: qu’ils
„ ont abandonné leurs port's & leurs villes:”
& mille relies de Ces anciens établiü'emens fé
verraient encore fur la plage, ou fur les bas
fonds. Les Peuples au contraire qui habitent
les côtes Occidentales devraient tous s’accorder
à nous dire : „ que leurs Peres leur ont
„ transmis, & qu’ils voyent-fenfiblement eux-
„ mêmes, que leurs terrains s’étendent du cô-
„ té.de la Mer; que leurs ports fe comblent?
„ q u e leurs Villes anciennes font déjà bien
„ avant dans les Terres.” ^ En un mot, fur un
changement graduel de ce genre, ou les faits
ne difent rien, ou ils devroient avoir parlé
clairement & depuis longtems à toute la Terre^
l re , & l’on ne devroit plus avoir befoin de lés
chercher. ■ . ,
Voilà çe qui me frappe; & c’ell ainfi en
effet que les-caufes, réelles de tout changement
lent, nous inftpiifent elles-mêmes* fans
équivoque. Tous les habitans des-Pays fi tués-
vers les Embouchures des grandes Rivières* peuvent
nous montrer lés Conquêtes qu?ils ont far-
tes fur la Mer. Cette opération, quoique foré'
lente, laiffe des traces après elle’, & fur ie-
terrain, & dans la mémoire des Hommes. Partout
au contraire où les eaux-, par quelques cir-
conilance particulière, repouffent réellement
les habitans de- leurs bords; leurs pertes s’impriment
dans leur fouvenir, & leurs plaintes fe»
font entendre aux voyageurs qui nous les transmettent.
Si donc tous les habitans des Côtes
Orientales ne fe plaignent pas , & fi tous ceux
des Côtes Occidentales ne nous parlent pas dé
leurs Conquêtes; la grande Opération générale
n’ exifte point. Or nous favons bieip certainement
qu’aucune voix pareille ne fe fait entender.
Cependant, .ihalgré tant de raifons qui tendent
à nous prévenir contra les faits qu’onL
allègue pour foutenir ce Syftême nous né
devons pas refufer de les examiner.- MaÎ9
IIJ. Partie. Dd