
rigourcufcment des conféquences, & arriver'ù
des Propofitiôns que j’admets avec eux. Mais
je vois enfuite, que ces Proportions, prouvées
ainfi, étoient déjà connues--, & que par tout
le travail de leur Entendement, ils n’ ont fait
que fe déterminer entré l’affirmative & la négative
de çes Propofitions, ou les dépouiller de
quelques erfeurs. C'eit tout quelquefois (Sç
peut - être toujours à l’égard des premières Notions
, que d’avoir ¥ Enoncé d’une • Proportion,
pour, la retrouver enfuite comme dernière
conféquence d’un raifqnnement. Car c’eft cet
Enoncé même, qui a exçité' l’Entendement h la
recherche.
Cette confidération n’invalide point la marche
logique,, qui, partant d’Axiomes, arrive pou?
dernière conféquence à une Propofition cornue.
Ainfi, par exemple ; quoique je fois perfbade,
„ que I’H o m m e , en commençant d’ exifter,
„ apprit qu’ il exiftoit par une, Caufe que : les
„ Sens ne pouvoient connaître,; ’’ ( Notion primitive
qui s’eft propagée : chez: tous le s< Hom-,
mes;} il ne s’ en fuit’ point , que I’Homme
n’ait pu enfuite, tirerI de l'enfemble de Ces au-?
très'Notions reçues ou trouvées; des argumens
folides pour reconnoître, „ qu’en effet il ne
„ pouvoit exifter que- par une telle Caufe.”
Ce qui revient à dire, que, „prouver une cho-
„ fe qui fe préfente déjà comme fa it, affirmé
„ ou nié ; c’eft trouver que ce Fait eft bien dans
-la nature des chofes, que rien ne le contre?
„ dit , êç que parconféquent il n’y a nulle rai-
„ fon de douter , de la vérité des ' témoignages
„ o u des traditions qui i’établiffent.’ ’
L e Langage primitif a donné naiffance à mille
autres ; mais un Langage particulier, ou une .
Langue, a- toujours fuccédé à une autre * çom-r
me une Plante à une autre Plante;de< fon efpé-,
ce. Car l’effentiel d’uile Langue, ne diffère pas
plus de l’effentiel de toute autre Langue, que ,
l’Individu d’une Efpèce de Plante, ne diffère
de tous les Individus de ia même ,Efpèce. Ainfi,
de part & d’autre, il y a une Origine.
Quant aux Notions primitives, elles fe font
fouvent perverties par d’inexaefes. Traditions ^;
d’autres accidens; & ave,c elles le Langage s’eil
perverti Mais d’autres circonftances, les ont
rappellées de tems en tems; ou immédiatement
de la P r e m i è r e S o u r c e , ou par le pouvoir
qu’a VEntendement, de retourner en.arrière, &
de fuivre' de nouveau la trace' de fes pas as?
furés.
Mais il peut y avoir eu telle, dégénération
de cette Education, primitive, qui qît rendu