
alors au" contraire il doit y avoir ne'ceffaire-
ment deux Marées produites par la même cau-
fc. • C’eft ce que je vais avoir l’honneur d’expliquer
à V. M.
La Gravité follicite chaque particule de la
matière. Ainii quand une pierre tombe fût fa
Terre, nous ne devons pas confidérer la force
qui la pouffe, comme une impulfion faite à fa
furface, mais comme une force qui agit fépare-
ment fur chacune, des particules qui la com-
pofent. C’ eft donc en général par la tendance
réunie de toutes les particules d’un corps, I
qu’ il tend vers les autres corps ; comme un bataillon
s’ avance, parce que chaque Soldat mar- {
che.
La viteffe avec laquelle une particule de ma« f
tière s’approche du corps vers lequel elle tend, I
eft plus grande, quand la particule eft plus |
près de ce corps : & quand un compofé'; de
particules a une épaiffeur confidérable relativement
à la diftance du corps dont elles s’approchent,
les particules du compofé qui fopt
les plus près de ce corps, tendent à s’en approcher
avec une viteffe fenfiblement plus grande, que
celle des particules plus éloignées. Si donc
les particules de ce corps font défunies, les
plus proches s’avanceront les plus v ite , & s’éloïgneront
par là de plus en plus de celles qui les
iliivent : mais fi elles font liées les unes .aux
autres , elles s’avanceront toutes enfemble
avec la même viteffe que la particule du mi-
I lieu, n
Suppofons notre Bataillon en marche, &
qu’on l’ait arrangé de manière que les hommes
les plus allertes foyent à la téte, & ainfi par
gradation jusqu’à la queue où feront les plus
lents. A mefure que ce Bataillon marchera,,
les diftances des rangs s’augmenteront, on fe le
reprefente aifg'menr, & l’on voit aufli, que fi
le Bataillon étoit dispofé en rond, il refuiteroit
bientôt de cette inégalité de marche, qu’il
prendroit une figure ovale, allongée dans le
fens de la marche. Mais fi les Soldats, au lieu
d’être libres, étoient tous attachés enfemble,
ceux de la tête ne pouvant gagner de l’avance
fur les autres, employeroient leur fur-
plus de force à les tirer: & les Soldats de la
queue recevant ce fecour-s qui fuppléeroit à
leur moindre force, marcheroient du même
pas. Le Bataillon s’avanceroit donc tout en-
tier avec un mouvement commun, qui, fi l’on
fuppofe une gradation régulière de force, ferait
le rpême que la marche naturelle des Sol-
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