
bien intéreffante; puisque c’eft elle principalement
qui a fixe' l’anttention des Phyficiens
fur la conftrudtion & fur l’Hiftoire de notre
Globe.
Nous livres facrés nous ayant transmis la coh-
noifiance d’un Déluge univerfel, & les traditions
des Peuples anciens faifant aufli mention
de grands Déluges, il étoit bien naturel que dès
le pre'mier coup-d’oe il, on aflignât à cette cau-
fe le dépôt des Corps Marins dans nos Con-
tinens. Aufli, non feulement les Naturaliftes
l ’ ont penfé d’abord; mais c’eft partout pays,
l’idée de ceux qui les prémiers nous découvrent
ees corps en fouillant la Terre*. Je n’ai jamais
(employé pour en recueillir les habitans ruftiques
des plaines ou des Montagnes, que je n’aye
trouvé chez eux cette opinion. Et comme ces
gens-là ne penfent pas même que le Déluge
puiflè avoir befoin de preuves , ni qu?on doute
que ces corps doivent lui être attribués, ils
proyent tous aufli au prémier abord, qù’on en
tire quelque remède, ou quelqu’ufage lucratif
Il femble donc qu’ il ne devoit y avoir plus
tien à rechercher fur cette branehe de nos con-
noiflances. Mais la Philofopbie,s tour-à-tour
' crédule & incrédule, eft venue troubler le r.e-
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pos de l’imagination fur cet objet, en y
portant fori compas & fil régie, fes Hypothè-
fes & fes calculs.
Le prémier pas qu’ elle a fait cet égard,
a été de calculer la quantité d’eau qu’il falloit
pour couvrir la Terre; afin de chercher enfui-
• te , où cette eau peut exifter maintenant?
ne voyant pour cet effet que l’eau des pluies,
elle a conclu, qu’il étoit impoflible qu’ il y
eût eu un Déluge univerfel.
Il eft bien certain en effet, que quand toute
Peau fuspenduë dans l’atmofphére feroit con-
denfée en un moment, elle feroit bien loin de
pouvoir produire une inondation uniyerfellct
Nous ferons aifément, M a d a m e , ce pré?
mier pas dans la recherche de la vérité. Il
nous fera facile de calculer à quoi monterait
toute cette eau fur la furface de la Terre. Car
pour nous débarraffer d’une recherche, trop
difficile & peut-être même impoifible, fur la
quantité d’eau mêlée à lair dans l’Atmofphére,
nous fuppoferons qu’elle n’eft que de l’eau raT
réfiée. V. M. fait que nous en conno.iffons le
poids. C’eft par ce poids que le mercure eft
foutenu dans le Baromètre. L ’Atmofphére pè-
fe donc fur toute la furface de la Terre, comT
me y pèferoit une couche de mercure de 28 à
y2$i pouces d’épailleur ; ç’ èft- à-dire comme
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