
fans doute, & les ^entraîne à mefure qu’ il s’éboulent.
Mais peu à peu le fond voifin fe
comble, la plage s’ élève & s’étend, les côtes
efcarpées fe forment en talus, & tout revient
à l’état que nous.’ avons confidéré d’abord>
où la Mer ne détruit plus.
Il y a de grandes variétés fans doute dans
les gradations par lesquelles palfent les eôtes
efcarpées, avant d’arriver à cet état permanent
: leur gifement y influe beaucoup ; & fur-
tout la nature des terreins qui les compofent,
différemment propres à fe dépofer & à former
une plage folide. Mais quand la Mer auroit à
miner dix lieues> cent lieues même, de ter*»
reins propres feulement à produire de la vafe
mouvante, elle trouvera fans doute enfin quel-*
que part, du fable, du gravier, ou d’autres
matériaux folides; & alors elle fe fera une plage
inaltérable: & les hommes mêmes lui aideront,
dès qu’ ils y prendront quelque intérêt.
(V).
La
(à) Je reviendrai «n plus d’aii endroit dâns la fuite à
ces différentes aûions de la Mer fur les côtes, pour lei
éclaircir par les faits : mais ce fera plutôt pour faire
l’Horoscope de nos Continens, que (pour réfuter le Sy-’
ftème dont je parle, auquel on verra bientôt que H
pofiibiüté de leur deftruftion ne ferviroie à rien*
La Mer ne tënd doiïc point conftamMent à
détruire, quoiqu’elle s’agite toujours autour
des Continens * & s’ il y a queique chôfe dé
plus dans l'es efforts contre leurs côtes Orientales
, il n’y a rien cependant i qu’une plagé
doucement iiiclinée h’àrrête. Si nous, pou*:
vions pârcôurir ces côtes en détail, nous y
verrions furement des terreins qui fe fo’nt avancés
par de nouveaux dépôts, tout autant qué
de ceüx qui fe font reculés par des éboulemens:
Nous en verrions de ces deux genres prêts à
fe fixer pour, toujours, & le plus grand nombre
montreroient qu’ils le font dès longtems;
Mais je ne veux pas m’arrêter ici fur les faits >
j’y reviendrai dans la fuite; c’efi: de la Théorie
feulement que je m’occupe, Elle montre doué
déjà clairement, que la Mer ne fauroit agir fuf
les. côtés Orientales dés deux Mondes, de ma-
nière à fonder ce prémier pas du fyftème dé
circulation lente des Continens autour du Globe,
favoir leur deftruftion à l’Orient. Exami-
I
nons auffi le fécond pas, faVoir le transport
des matières des côtes Orientales vers les côtes
Occidentales : car il faut ce transport dans
• /-V le fyftème; fans quoi l’on n’ explique nen. On
ménaceroit les Continens de deftruftion ; ce
qui pourroit bien nous intérefler poiir l’avenir ;
I I I . Partit. C e