
l'union de l’Ame arec le Corps. .C’eft ainfi que
Leibnitz, diftinguant bien: lbEfrequi fent & pen-
fe d’avec Tes Organes, mais ne fongeant pas’
qu’ils pouyoient avoir quelques rapports fans
que nous les uonnuffions, imagina fou harmonie
préétablie. LaiiTons les explications, tant
qu’elles feropt fi arbitraires ; voyons les faits,
ne marchons que diaprés eux ; & fâchons ignorer
tranquillement ce -que nous ne découvrons
pas par leur moyen*
Le Dr. Priejlly regarde comme des novices,
ceux qui ne font pas état de faifir les hypo-
thè fe s.& la fuite de conféquences par lesquelles
on <fait de l’Ame une machine♦ Pour mol
je crois au contraire qu’il n’y a que des novices
qui croÿent les- avoir faifies. Car ce font les
novices, qui ne favent pas encore,., qu’ il ne
faut point lire les ouvrages des Métaphyficiens
avec l’inattention qu’on apporte aux Romans, à
moins qu’on ne veuille s’en .amufer comme des
Romans.
J’ai dit ci-.deiTus qu’il étoit bien fingulier,
qwe tandis qu’on étoit rigoureux fur les rapports
des lignes & fur des obferyations phyfi-
ques, on coulât ii aifément fur la mauvaife
Logique -dans ce qui intéreifq l’Homme. J’ajouterai
ici une autre - fingularité du même
genre;
genre ; c’eft qu’on ne fait même plus douter.
C’étoient autrefois les Sceptiques qui attaquoient
l’immatérialité de l’Ame & le Théisme; &
aujourd’hui, le premier changement à produire
dans l’efprit d’un grand nombre de ceux qui
attaquent ces dogmes, feroit de les ramener
au Scepticisme. Ils fe font antés fur les Sceptiques
, & ils ont fi bien changé le produit de
leur tronc, qu’il ont même oublié les motifs
pour lesquels leurs prédécefîeurs dou-
toient de tout. Voyons au moins fi l’on ne
pourrait pas leur faire foupçonner, qu’il feroit
bien poflible qu’il y eût en l’Homme quelque
chofe de plus qu’un phénomène phyfique, & qu’ils
pourraient fe. tromper, en croyant qu’ils ont
examiné tous les côtés de la queftion.
Si le Ta£t ne nous procurait pas la fenfation
que nous appelions chaude, par laquelle nous
apprenons qu’il paife quelque chofe des' corps
chauds jüsqu’ à nous , nous pourrions ne nous
faire jamais aucune idée du Fluide igné. Nous
verrions dans la Matière des eifets provenans
de cette caufe; par exemple le Feu, communément]
ainfi appelle ; mais, manque de ce premier
échelonne Taâ),nouspafferionsbien difficilement
, de la connoifiance du Feu, à l’idé»
d’un Fluide qui pénètre les Corps, qui y pra**
TomeL I. Partie, O A