
„ tuel des eaux” , nous d ira -t-on : „ ici elles
„ de'moliffent ; là elles édifient. Ce qu’ elles
,, font aujoud’hui fous vos yeux, elles le font de-
M puis des fiècles par les mêmes caufes. Ac->
„ cordez leur du tems, & vous trouverez com-
„ ment le monde eft devenu çe qu’il eft au?
,, jourd’hui ” .
Ce fera donc du tems qu’on nous demandera
ici; & nous ne fournies pas en droit de le re-
fufer dès l’ entrée. Car l’Hypothèfe dhm long
tems eft une de celles auxquelles la raifon acquiesce
avec le moins, de répugnance; & s’il
étoit réellement quelque Syftème qui avec du
tems expliquât tout, le befoin de tems ne l’af?
fpibliroit pas.
Mais il eft une condition générale à laquelle
de fon côté tout fyftème qui demande du tems
doit fe foumettre. Pour être en droit de fup-
pofer qu’un long tems a produit certain effet
dont la nature feroit de fe continuer, il faut
montrer une partie de cet effet qui ait été certainement
produite dans un tems connu, par la
caufe fuppofée. Pour foutenir par,, exemple
qu’en trois cents mille ans la Mer a porté au-
deffus du niveau de fes vagues des Montagnes
de 3000 Toifes de hauteur, il faut montrer que
Pefpace d’un fiècle y a ajouté x Toife. Ext
général, mille millions de fois Zéro étant tout
jours Zéro, pour être en droit de fuppofer que
mille millions d’années ont produit un certain
effet tptal, il faut montrer l’effet d’une’ou dq
pluileurs années, refultant évidemment d’une_
çaufe permanente & de nature à accumuler fans
qeffe des effets du même genre. Qu s’ il arri-
voit que par la nature même de la chofe on
manquât encore d’obfervations , il faudroit
prouver, d’autant plus rigoureufement par les
principes certains de la Phyftque, & l’exiftan-
ce de la caufe, & la néceiïïté des effets qu’on
lui. attribup. Ce font là les ieules conditions
que j’impoferai à ces Syftèmes, auxquelles
i,ls ne peuvent refufer de fe foumettre-
Dans les Syftèmes qui vont nous occuper,
l’avion des eaux eft envifagée de plufieum
manières effentiellement différentes ; iis n’ont
de commun que & la lenteur des opérations.
Nos Continens portent diverfes marques
non équivoques d’une fabrication duë aux
Eaux: leurs couches, Sç les matières étrangères
qu’ elles renferment, ne peuvent venir
que de là. Il h’ eft donc pas étonnant qu*on
ait tenté d’en expliquer la formation entière
par. leur travail. Etendra trop les effets de*