
H I S T O I R E I. P a r t ie .
réitérait fous la Commune; c’eit-à-dire, qui ne
permettrait pas au Père foible ou difïïpateur,
de priver fes enfans de leurs droits naturels. Je
réuniiîois donc ainfi les deux principes : le premier
& le plps facré, de fonger aux foibles; le
fécond de pourvoir au plus grand produits & je
le faifois, en ne confidérant que des Communes
de peu d’ irnporrance, & qui ne donnoient pas
lieu à de grandes queftions. Mais déjà, avant
d’ imprimer ce que j’avois écrit fur cette matière,
j’avois vu des terrains d’une toute autre
importance, & j’annonçâi dans une note, urç
fùjet bien plus digne de eonfidération.
Au tems où j’écrivois, je n’avois vu de l’Europe
que fes contrées lès plus fertiles, la Suiffe,
la France, l’ Italie, la Hollande> & les parties
de l’Angleterre qui le disputent à tout autre
Pays, pour la beauté & l’abondance des produits»,
Mais en imprimant, j’avois commencé àconnoî-
tre l’Allemagne ; & à la vue de certains’ cantons
de ce P a y s -là , mon attention avoit été
réveillée fur des objets qui ne m’avoient point
frappé jusqu’alors ; je veux dire les descriptions
des parties plus Orientales de l’Europe, ainfi que
de vaftes contrées de l’ Afie, de l’Afrique & de
l'Amérique. Je fuis étonné aujourd’hui, que les *
Cüsmulogütes n'àyent pas fait attention à cet
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état de la Terre; & que remarquant partout la
tendance à la population, & fes progrès, ils
n’aycnt pas vu que fon origine ne pouvoit remonter
à des milliers de fiècles. Mais ce n’ eft
pas le côté de l’objet que je confidere mainte*
nant; il effc traité dans mpn Ouvrage. Je ne
m’arrête qu’à celui-ci, qui importe à l’Homme
fi immédiatement; il y a encore des terreins im-
menfet a défricher. Il vaut donc la peine de
chercher, comment il convient qu’ on le faiTe»
C’eft là un des objets que j’ai examinés. Mais
comme il ne fe trouve traité pour ainfi dire
qu’accidentellement dans le cours de mes Voyages,
il convient que jë lie ici tous les frag*
mens épars, en les pofant fur une. bafe commune.
Si la furface de la Terre étoit actuellement
toute habitée ; je foupirerois de fon état, mais
je me tairais. Car lorsque les maux font iàns
remède ; on ne fait que les agraver en les peignant.
Je me ferois donc t û f u r le malheur
de l’inégalité des partages; fur les efforts incon-
fidérés qu’on fait de toute part pour augmenter
les Manufactures & le Commerce; fur l’agrandis-
fement illimité des Villes; fur les idées faufies
de la Liberté', & fur plufieurs autres conféquen-
ces de l’état préfcnt de la plupart des Con