
elles - mêmes ! — Mais je reviendrai à cette
étrange opinion.
Je ne puis m’etnpécher de donner ici uti
exemple de là difféfence d’influence ' qu’ ont
fur le Bonheur les découvertes qu’onufait "dans
la Nature, fuivant qu’ on les envifage. Je le
tire de ma propre expérience, parce qu’ on
ne fent jamais iïiieux qùé par foi-même.5
J’ai fait quelques études particulières fur le
Thermomètre; & dans leurs cours, j ’ai eu lieu
d’examiner principalement ; 'qtm ejt celui des
liquides connus,' dont les Dilatations font le 1 plus
proportionnelles aux augmentâtiçns de la Chaleur
qui les produifent.
Cette queftion ne fe feroit pas élevée, fi les
dilatations de chaque Liquide , quoique différentes
dans leurs quantités, âvoient été proportionnelles
entr’ elles dans ' leurs H progrès.
Mais on pouVoit voir déjà qu’elles ne l’ètoient
paSl en comparant feulement la marche du
Thermomètre d’ esprit de vin , avec celle du
Thermomètre de mercure. Il réfultoit de cette
comparaifon, que ces marches né pouvaient
s’accorder, qu’en donnant dès degrés inégaux
à l’un des Thermomètres, tandis que l’autre les
avoit égaux. Il falloir qu’ ils allaifent en croisfant
de bas en haut fur le Thermomètre d’ esprit
de vin, ou de haut en bas fur le Thermomètre
de mercure.
Puis donc que ces marches avoient des pro-
grefftoris différentes, par la même progreffion
de la Chaleur, il falloit néceffairement que
Pune des deux premières ne fût pas proportionnelle
à la dernière; & dès lors s’ élevoit le
doute, Ji même il y en avoit une, qui lui fû t
proportionnelle. J’ai rendu compte des motifs,
qui, à ne CQnfidérer que la différence des
marches des deux Thermomètres, me portèrent
à croire què celle du Thermomètre de mercure
étoit la plus proportionnelle à la Chaleur ; &
d’une expérience, faite d’après un projet de
M. Le Sage, par laquelle, non feulement ma
conjecture fut confirmée, mais la marche du
Thermomètre de Mercure trouvée très près
d’être proportionnelle à celle de la Chaleur.
Dans le cours des expériences relatives au
premier objet, comparant à la marche du
Mercure, celle de plufieurs autres liquides;
des huiles, par exemple, des liqueurs diffé-»
remment fpiritueufes, & de VEau; je fus frappé
de la disproportion de la marche de YEau
avec celle de tous les autres Liquides. Si l’on
divife en 800 parties égales , l’augmentatibn