
reux comme le Villageois, il faille avoir des
habits groffiers & vivre fous le chaume. Le
Bonheur peut être fous les lambris dorés ;
je l'y vois ; & c’ eft là furtout que je puife mes
règles. Conferver les affeétions de la Nature;
ne jamais détendre les organes des fenfations
par de vifs ftimulans ; tenir en bride la raifon
prgueilleufe ; croire qu’ il y a une morale fixe
pour les hommes, un Légiflateur fuprême. qui
l’ a diétée, ’ une exiftence après celle - ci ; tels
font les grandes bafes ’ du bonheur des Villageois
: elles leur font çonfervées par leur pofi-
tion : mais, communes à tous les hommes dans
leur enfance, ils peuvent tous les conferver par
la fagejfe.
Avec cela ne fongeons point au Bonheur ; il
Viendra fans être cherché. Les plaifirs de détail,
dont la fomme y contribue, ne doivent
point être examinés, mais fentis.. Ce font ces
petits oifeaux qui voltigent dans les bocages,
& qui laifîent jouir de leur agréable manège
ceux qui n’affeétent pas de les obfetver, mais
qui fuient quand on les examine. Toutes ces
Théories du Bonheur, du Beau, des fentimçns
agréables, font des creufets où tout s’évapore.
Le Villageois ne les connoît point.
if elles ont été mes intentions, Leétçurs, çraaqd
j’ai penfé à vous préfenter ça & là de petits
tableaux de la vie ruftique. Ils étoient bien
moins utiles, là où ils furent d’abord adrelfés,
qu’ ils ne peuvent l'être à plufieurs d’entre vous.
Pardonnez au Peintre, s’ iL eft refté malgré lui
bien au défions de fes modèles.
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