
^tellement, & ne pouvoir appartenir à un mêr
mefujet: máis j’ ignore ce qu’ils peuvent avoir
de commun ; parce que je fuis bien loin de con-
noitre la nature des Subftances: les Ouvrages
des Me'taphÿficiens -, ni mes propres méditations,
ne m’ont jamais -rien appris fur ces objets. Ainfi
l e Métaphyficien qui me dit, que M m e ne
meurt pas. parce qu^ehe eft Efiprit, & celui ■ qui
oppofe que l’A m e meurt parce, qu'elle eft Ma.
Hère,ne difent encore rien que j’ entende fur le Í
point auquel tput doit enfin abeutir, & qui
fait la feule vraie, importance de la queftion
pour l’Efpeçe humaine, favoir, fi tout l’Hoivj'
M e eft détruit par fa mon. .
Je veux donc écarter les Mots non définis,
& jeme demande feulement, qu’eft ce que la
Mort de I’ H o m m e , confidence, comme Phéno,
mènel C’eft la décompofition de cé qui, dans
lui, eft fusceptible d’étre apperçupar mes Orga-
nés ; c’eft-à-dire,"qui affeéte mes Sens par une
certaine figure, certaine couleurs, certains mou-
vtmens, certains fions &c. En cela l’Homme
remplit toutes les idées de ce qu’on nomme Ma-
tièreic arfa décompofition eft un changement de
figure., de çoulmr, de mouvement, çomme celle
de tous les autres Corps.
W * i ’H.o>i m e ? A v a n t que cks
répondre à cette queftion, il faut que j’examine
■plus particulièrement ce que j’apperpois chez
lui quand il vit. Ce Corps, fujet-â deftruc-
tion, exécute dès mouvemens, & produit des
fin s , cxadlemént femblables aùx: miens, & fouvent
liés avec les miens. J’en' conclus donc
•qu’il fe paffé au dedans de lui des chofes conformes
à ce que j’éprouve moi-même; & que
par conféquent je dois étudier I’H o m m e chez Moi.
Je me demande alors fi ce que j’éprouve, &
principalement, fi la confidence de mon exiftence,
peut s’expliquer par ces Propriétés de la M a -
t i è r e d’après lesquelles eile forme des com-
pofés phyftques, que j’apperçois par mes Sms',
k dont je puis connoître la deftrueftion. Si cela
étoit, je n’aurois pas lieu fans doute d’inférer
de ma propre nature, que cette partie deMoi -
même qui fie connaît & fie fient, fe confervât a-
près ma Mort. Mais fi par aucune des Propriétés
de la M a t i è r e qui produifent les Effets
phyftques dans l’Univers, & en particulier des
alfemblages & des- décompofitions (te ls que
nous en appercevons chez l’H o m m e pendant
fa Vie & à fh Mort ) nous ne pouvons rien expliquer
de ce qui tient à la confidence de fioi, àc
au fientimenr, alors la partie de M o'i-même qui
a ces Propriétés, n’ eft point foumïfe, ni chez
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